Mali : l’échec de la responsabilisation

11 janvier 2013-11 avril 2013. Cela fait exactement trois mois que  l’opération Serval a débuté au Nord Mali. Quatre-vingts dix jours donc après le début de cet engagement militaire français qui a donné lieu à une guerre internationale contre le Jihad au Nord-Mali, l’une des leçons à retenir est l’incapacité des Africains à faire face à la crise.

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S’il y a une chose que l’on peut retenir du début de l’opération militaire français au Mali, trois mois après son démarrage, c’est bel et bien l’incapacité des Etats africains à régler eux-mêmes les problèmes du continent, plus de cinquante ans après les indépendances. Il y a en fait, quatre vingt dix jours que démarrait, avec fracas médiatique, l’intervention militaire française au Nord-Mali, dénommée Serval. Une opération qui avait pour objectif de stopper la percée des Jihadistes vers Bamako,  et les bouter hors du territoire malien pour permettre au pays de retrouver son intégrité.  Trois mois après, on peut, pour le moment, dire mission accomplie aux Français. Quelques soldats morts au front. Des millions d’euros dépensés, mais le pire a pour le moment été évité aux populations maliennes (Nord et Sud), pour toute la sous région ouest-africaine et pour les intérêts français dans la région.  Même si des incertitudes demeurent sur l’avenir du conflit, avec la crise politique au sud, et des ripostes inattendues des Jihadistes, Serval a permis d’éviter la ‘’Jihadisation’’ du Mali.

On vous suit

Si l’intervention militaire française au Mali, dans les conditions qu’on connait, a suscité l’indignation de certains panafricanistes, les réactions des gouvernants africains, face à la crise au Mali, l’a été encore plus. La gestion faite de la question malienne par les Etats du continent, notamment ceux de la Cedeao, montre que le continent n’est pas encore prêt à gérer ses problèmes majeurs. Et ce sans faire appel à la communauté internationale, ou plus précisément à l’ancienne  puissance colonisatrice, la France.  Dans la résolution de la crise, on a l’impression, qu’en lieu et place des organisations africaines (Ua, Cedeao), c’est plutôt la France qui mène les débats.  Avant que la France ne décide de « prendre ses responsabilités », la Cedeao a multiplié les réunions, les déclarations, les intentions, sans jamais passer à une action concrète sur le terrain de guerre nord-malien, pour aider le pays à mettre fin au règne des terroristes « fous d’Allah » dans le nord du pays.  Et tout cela s’est fait sur fond de contradictions sur la posture à adopter vis-à-vis des islamistes armés. Et quand la France est venue en gendarme de l’Afrique mettre fin au désordre des islamistes et aux hésitations de la Cedeao, on n’a eu droit qu’à un « je suis aux anges » du président en exercice de l’Ua de l’époque, Boni Yayi. Dans la foulée, les Etats de la Cedeao multiplient les intentions d’envoi de soldats dans le cadre de la Misma.

Lire aussi : Mali : La CEDEAO entre hésitation, engagement et démission

Et pour déployer la Misma, il aura fallu attendre encore un soutien financier de la communauté internationale. Selon  le calendrier initial, après l’engagement militaire de la France, la Misma devrait prendre le relais de Serval. Et quant à l’idée de mettre sur pied une force onusienne, on a encore eu droit à des applaudissements du coté des Etats africains. Tout se passe comme si les Etats africains eux-mêmes n’avaient aucune stratégie claire concernant  le volet militaire de la crise malienne. Quatre-vingts dix jours après le début de la guerre anti-Jihad au Nord, c’est bel et bien son incapacité de l’Afrique à régler ses propres problèmes.

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