Fuite des capitaux : la guerre contre les paradis fiscaux s’accentue sans préliminaires

Les fuites des capitaux dans le monde sont, actuellement, estimées à environ 25.000 milliards d’euros, un phénomène qui prend de plus en plus de l’ampleur, selon les estimations de plusieurs organisations non gouvernementales.

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 Ceci inquiète désormais, à plus d’un titre, notamment  toute l’Europe et les Etats-Unis. Par conséquent, ces puissances sont décidées à livrer une rude bataille contre le phénomène pour limiter ses impacts négatifs.

Une rude lutte

Que ce soit aux Etats-Unis ou en France, ou même dans toute l’Europe, à l’exception des paradis fiscaux, la guerre contre la fuite des capitaux s’accélère. En effet, c’est le G20 qui a donné l’une des alertes les plus audibles, en avril dernier, lors de sa réunion à Washington. Au cours de ladite réunion, les ministres des Finances  du G20, exhortaient  la communauté internationale à valider «l’échange automatique d’informations». Même le G7 fait de la lutte contre l’évasion fiscale, une priorité. Ses ministres des Finances, ainsi que les gouverneurs de ses banques centrales, se disent déterminés à faire des progrès dans ce sens. Cette mesure obligerait les banques à alerter les pays, dès qu’elles reçoivent un dépôt d’un de leurs ressortissants. Aux Etats-Unis, quelques actes concrets sont mêmes posés.  Il y a quelques temps, selon des sites internet américains d’informations économiques, les services fiscaux américains, britanniques et australiens ont révélé avoir découvert une quantité surréaliste de données informatiques sur des placements et montages financiers offshore. Le message martelé est simple. «Si vous faites de l’évasion fiscale, nous serons à vos trousses» ou sinon «Il pourrait s’agir du début d’une des plus grandes enquêtes fiscales de l’histoire», ont martelé lesdits services fiscaux. Le fisc britannique a toutefois relevé que ces données «dévoilaient l’usage intensif par certains ménages (parmi les plus riches) ou des entreprises, de structures offshore, avec des montages complexes, pour masquer un patrimoine financier. Par ailleurs, les Etats-Unis sont en avance dans cette lutte.  Le Sénat américain, à travers une Commission parlementaire, se prépare même à mettre son nez dans les comptes des multinationales américaines qui paient si peu d’impôts, malgré leurs bénéfices record. A commencer par Apple, soupçonnée d’avoir mis en place des «stratégies de grande ampleur» pour éviter des impôts. Son PDG, Tim Cook, a même été auditionné pour expliquer, notamment, comment son groupe a pu engranger ce «trésor» dont il est à la tête.

Des obstacles à prévenir

Cependant, plusieurs obstacles sont à redouter. Au nombre de  ceux-ci, la Chine et les pays sans moyens logistiques. En effet,  sous la pression des Etats-Unis, qui ont adopté en 2010 une loi imposant l’échange automatique aux pays tiers, un groupe de pays européens, dont la France et l’Allemagne, ont appelé à généraliser ce mécanisme et ont réussi à convaincre la puissante place financière du Luxembourg. Dans l’UE, seule l’Autriche persiste à dire «non». Il est aussi à craindre des lenteurs très préjudiciables. Mais, les difficultés sont ailleurs. Il s’agit notamment des pays pauvres qui ne disposent pas de logistiques adéquats pour passer à l’échange automatique des informations et pourraient ne pas faire partie du mécanisme. Alors même que ces pays constituent les vraies victimes du phénomène de la fuite des capitaux.

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