L’aéroport, la pluie et l’immergence !

Dimanche 5 mai 2013. Le ciel comble Cotonou de la grâce d’une pluie qui rafraîchit l’esprit et apaise le corps. Pourtant, à 8 h 30 à l’aéroport « international », c’est la chaleur de l’embarquement qui éprouve les passagers du vol Air Ivoire. Au poste de police et pour le service de cette seule compagnie, la file est curieusement longue et ample. 

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La raison : il n’y a qu’un seul agent disponible pour faire effectuer les formalités de police. La pluie a sans doute retenu les autres. Derrière le poste de police, un lac s’est installé. La pluie a encore fait des siennes à l’intérieur de l’aérogare. Un peu plus loin, sur le chemin de la salle réservée aux passagers en classe affaire, l’eau de pluie ruisselle et se fait tapis d’accueil. Décidément, ce ne sont pas seulement les trafiquants de tout acabit que les services de sécurité doivent combattre à cette frontière aérienne. Ils sont également aux prises avec le retard, l’absentéisme, la pluie, la toiture qui se fend et la dignité de Béninois qui se fond … Alors que l’aéroport de Cotonou se trouve, avec tout le pays, sur le chemin épique de l’émergence, voici que, non un torrent, mais une pluie, toute légère et toute petite, l’immerge au plus profond de l’insouciance. Elle élève à la conscience que certains États ne souffrent guère de sous-développement, mais plutôt de sous-enveloppement par tant d’inconscience, d’improvisation et d’’’irraison’’. Dans la file, les quelques Béninois qui s’y trouvent digèrent difficilement dans cette honte, autant leur impotence que leur colère. Ne les identifiez surtout pas, ils préfèrent passer inaperçus. Vivement le soleil et…la relève !

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