Mthuli Ncube, chef économiste à la Banque africaine de développement, présentera prochainement à Marrakech un rapport cosigné avec l'ONG américaine Global Financial Integrity, qui évalue les fuites de capitaux africains à 1400 milliards de dollars sur les 30 dernières années. C’est 4 fois la dette extérieure du continent, l’équivalent de son PIB. Un montant nettement supérieur aux flux entrants.
« La tendance se poursuit, elle pourrait même augmenter » précise Mthuli Ncube à l’agence Reuters, dénonçant une véritable hémorragie : « C'est la région la plus pauvre au monde et c'est pourquoi nous braquons la lumière sur cela (…) L'Afrique a besoin de ces ressources plus que toute autre région (…) Il y a beaucoup à perdre si rien n'est fait » assure-t-il.
Selon le rapport, des flux illégaux seraient le plus souvent liés à l'extraction de pétrole et de minerais. Ils recouvrent également des activités de blanchiment d'argent, d'évasion fiscale et de transferts issus de la corruption ou des pots-de-vin.
A l’occasion de ses prochaines Assemblées annuelles qui se dérouleront du 27 au 31 mai à Marrakech, la BAD proposera la création d'agences de lutte contre la corruption ainsi que le renforcement des lois et des mécanismes de lutte contre le blanchiment d'argent.
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