Proposition d’asile « doré » au capitaine Sanogo par le Bénin : une véritable boulette diplomatique du gouvernement

Quelques mois seulement après avoir proposé un asile politique à l’ex-président centrafricain, François Bozizé, le gouvernement béninois revient au devant de la scène internationale avec une nouvelle proposition d’asile politique, mais cette fois-ci « doré », pour le tristement célèbre capitaine malien Amadou Sanogo.

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Une décision qui aurait été récemment prise à Bruxelles lors de la conférence des donateurs, sur proposition du Président Yayi Boni, dans la dynamique de ne pas gêner le processus électoral pour les présidentielles annoncées, au Mali, pour la fin du mois de juillet prochain. Il s’agit là d’une offre d’asile qui tombe comme un cheveu dans la soupe, d’autant plus que le putschiste malien n’a pas encore, ou du moins à notre connaissance, fait la demande d’un asile hors du territoire malien. On note tout de même une similitude avec la première offre d’asile faite à François Bozizé, en ce sens que ce dernier non plus n’avait formulé aucune demande dans ce sens ; étant déjà accueilli au Cameroun. En regardant de près ces deux différents tableaux, on ne saurait occulter un excès de zèle qui commence par donner au Bénin la renommée de terre de refuge d’anciens putschistes africains.

Mieux, offrir un asile politique au capitaine Sanogo, alors que celui-ci n’est pas demandeur, n’est-elle pas une façon de stigmatiser l’homme comme un danger pour le processus électoral qui est engagé au Mali ? Encore qu’aujourd’hui on peut affirmer que Sanogo ne constitue plus véritablement une menace, comparé aux rebelles du Mnla qui gardent tout contrôle sur la ville de Kidal, défiant de ce fait la souveraineté et l’intégrité de l’Etat malien. De ce point de vue, c’est plutôt autour de Kidal que doivent désormais se cristalliser les efforts engagés dans le sens de la résolution de la crise au Mali ; et non autour du retrait d’un homme.

A en croire les propos du ministre béninois des Affaires Etrangères, Nassirou Arifari Bako, relayé par l’Afp : « Le Bénin, dans sa dynamique de paix, et pour accompagner le processus de démocratisation au Mali, offre l’asile doré au capitaine Sanogo ». On peut noter, là, comme un arrière goût de boulette diplomatique, lorsque le gouvernement d’un pays qui s’offre le plaisir de proposer un asile « doré » à un putschiste qui n’a pour le moment pas beaucoup apporté à son pays dans la crise avec les rebelles touareg. Bien au contraire.

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