Rethec 2013 : le théâtre à la rencontre des élèves

L’édition 2013 des Rencontres théâtrales et culturelles dans les collèges et lycées du Bénin (Rethec 2013) ouverte le 1er mai à Parakou, amène, un mois durant, l’Association Aiyé Culture dans cinq établissements.

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Lycée des Jeunes Filles de Parakou, Ceg1 Lokossa, Ceg Zogbo, Lycée Toffa 1er  de Porto novo et Ceg 1 Bohicon. Ils accueillent en ce mois de mai 2013, l’édition 2013 des Rencontres théâtrales et culturelles dans les collèges et lycées du Bénin (Rethec 2013) initiées par l’Association Aiyé Culture avec l’appui financier du Fonds d’aide à la culture. L’objectif, aux dires de Robert Asdé, Président de l’association, c’est non seulement de réunir les apprenants autour du théâtre dans leur collège, mais aussi et surtout de leur donner le goût de la lecture des pièces théâtrales et leur faire connaître les dramaturges nationaux afin de susciter en eux des talents, de l’ambition et de la passion pour la chose littéraire, théâtrale et culturelle. Une initiative bienvenue «dans ce monde où, influencés par les technologies de l’information et de la communication, les apprenants se désintéressent  de plus en plus de la lecture, avec pour corollaire l’appauvrissement de l’expression écrite et orale», confie Alladji Boni Djouwébatou, Proviseur du Lycée des jeunes filles de Parakou. C’est là que le top-départ du voyage sur ces établissements a été donné, mercredi 1er mai dernier. C’est à travers une cérémonie officielle de lancement, suivie d’une séance de représentation théâtrale, d’échanges et de jeu-concours autour de la pièce. Des moments presqu’uniques pour les apprenants du Lycée des jeunes filles de Parakou. « […] Vous offrez à nos filles qui ne sortent pas souvent, l’opportunité de se distraire et de découvrir de nouveaux talents», se réjouit Alladji Boni Djouwébatou, Proviseur du Lycée. Pour elle, au-delà de la distraction, c’est un rendez-vous de savoir. Car, soutient-elle, au théâtre, mieux qu’une activité culturelle, on forge l’acteur à devenir le maître d’un immense savoir dans plusieurs domaines, tout en s’amusant. Rethec, d’après Robert Asdé, «entend faire de ces élèves, des futures talentueux dramaturges, comédiens et hommes de culture». «Mieux, ajoute le président, les Rethec permettront de faire éclore leurs génies artistiques et culturels et participeront à la maîtrise de la langue française, qui constitue pour les Francophones, une plaie qu’ils portent tous et qu’ils doivent soigner chaque jour et chaque instant pour ne pas en mourir.»

«La première dame», la pièce de la saison

Pour cette première édition, Aiyé Culture voyage avec la pièce théâtrale «La première dame » de Florent E. Hessou qu’elle a mise en création avec ses acteurs. Le choix de ladite pièce, informe Robert Asdé, s’explique par le fait qu’elle instruit, enseigne, éduque et propose une voie d’émancipation et de détermination à la gent féminine.

C’est l’histoire d’une femme, Eva, la première dame, obsédée par l’idée d’une implication totale dans la vie politique de son mari, président de la république. Elle exige des portefeuilles qu’elle doit pourvoir au remaniement ministériel. Elle va même faire des déclarations publiques aux médias pour contester des choix politiques de son mari. «Plus rien sans elle dans le pays» a-t-elle proclamée. Mais le président, de son côté, décide de lui fixer ses bornes. Car, à son avis, certes l’homme et la femme sont égaux devant la loi, mais la femme au foyer doit respecter certaines limites, et ne jamais les franchir. Dans la chaleur qui s’est emparée ainsi du couple présidentiel, la domestique s’offre en tant que0 nouvelle rose du président de la république, en manque depuis. Mais, au même moment que le président assouvit sa soif sentimentale, il blesse le cœur de son chef protocole qui, lui, était amoureux de la domestique …  

Débats, jeux-concours et prix

La  représentation de la pièce est suivie de questions, notamment de la part des apprenants. Les réactions des élèves, à  cette séance de Parakou, montrent l’intérêt qu’elles y ont accordé. Plusieurs d’entre elles ont été récompensées. C’est par des exemplaires du magazine Planète jeunes, ainsi que des livres au programme scolaire et autres. Mais pour le président d’Aiyé Culture, ce que gagnent ces élèves, c’est plus que ces prix. Entre autres élèves primés, Taddé O. Maroufatou 4è, Tata K. Soukanath 1ère A, Manou Silina Tle D, Salanon Christelle 3è, Salifou Zakia 3è, Barassounon Karima 2nd A, Harouna Amsath 1ère D, Guédou Yérima 4è, Mitili Zeynab 3è, Mèdjogbé Rébecca Tle D.q

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«C’est du théâtre-école qu’on a vu ici ce soir» Dixit Imorou Bio Adamou,Ddcat Borgou-Alibori

« Aujourd’hui, de plus en plus, les élèves sont scotchés au téléphone portable, aux sms ; ils n’ont plus le temps de lire et de mémoriser surtout. Parce que c’est ça le plus important ici. Mémoriser et le dire à temps. Avec ce que nous avons vu ici ce soir, si parmi les apprenantes, il y a des talents cachés, c’est une belle occasion de les inciter à la chose. Et tout le monde sait que parmi elles, il y en a. C’est du théâtre-école qu’on a vu ici ce soir. Ce n’est pas seulement pour le plaisir, c’est pour que, parmi les apprenants, nous ayons demain des actrices qui pourront jouer au théâtre et aussi dans le cinéma. Le théâtre n’est pas simplement de la lecture. Elle est en plus, une manière d’être, une manière de faire. Je trouve que c’est bien. On doit encourager nos élèves.»

«…inciter les apprenantes à la lecture» Alladji Boni Djouwébatou, proviseur

« Nous avons accepté d’abriter ce lancement dans notre établissement pace que d’abord, ça permet à ceux qui vont suivre le spectacle de découvrir notre site. Ça permet à nos apprenantes de se rendre compte que le travail paie.

Ce que nous venons de suivre, c’est un fait de société. Ce sont des choses qui se passent réellement que l’auteur a essayées de retracer. Je pense que ça doit servir de leçon à tout homme politique, qu’il sache, je crois, que la femme doit soutenir quand même un peu l’action de son mari et l’aider à gouverner.

Nous avons vu évoluer de vrais acteurs qui ont mimé tout ce qu’il y a comme scène. Vous avez constatez avec moi que le public était vraiment tout oreille. Ce spectacle va inciter les apprenantes à la lecture, parce qu’elle ont vu que les acteurs ont essayé de mémoriser les textes et on n’a même pas su que c’est des textes buchés. Ils ont joué naturellement et je crois que c’est parce qu’elles ont eu le goût. C’est ce que nous voulons pour nos apprenantes aussi.»

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