Le Bénin pleure depuis lundi, le décès de l’une des vedettes de la musique béninoise. Alokpon, le Roi du «Tchingounmè».
Le Roi du «tchingounmè» s’est rendu à Allada. Anatole Hountchédé Houndéfo, alias Alokpon, a tiré sa révérence ce lundi 24 juin 2013 au Centre national hospitalier et universitaire Hubert Koutoukou Maga (Cnhu-Hkm) de Cotonou, où il a été admis il y a quelques jours, pour cause d’une hémorragie cérébrale.
Le Roi est parti dans sa 73ème année. Alors que le peuple béninois n’a pas fini de pleurer la morte récente de ses stars comme Gustave Gbénou Vikey, alias Gg Vikey, dont les obsèques sont pour vendredi prochain, la nouvelle du décès de cet aîné de la musique traditionnelle béninoise, est venue creuser la plaie.
Né vers 1940 à Savalou, Alokpon est aujourd’hui une icône de la musique béninoise. De par son talent, il est arrivé à faire consommer aux Béninois le «tchingounmè». Originaire de Savalou Ouessè, Alokpon y est parvenu en ajoutant sa touche particulière à ce célèbre rythme traditionnel de la région des collines au Bénin. Un rythme que lui ont transmis ses aînés, dont feu Houessèdié. Ceux-là qu’il a commencés par imiter depuis sa tendre enfance.
C’est d’ailleurs cette imitation qui lui donne son nom Alokpon. Un raccourci ou résumé de «un do alokpon nu mèxo lè wè» c’est-à-dire, je regarde et je copie la main des aînés. Sur le chemin de cette imitation, le jeune Alokpon, à peine 20 ans, arrive à Cotonou avec son «Gota» sur la scène du Hall des arts et loisirs. Et ce, à l’occasion de la phase finale d’un concours interdépartemental de musique traditionnelle ouvert à l’époque aux artistes en herbe. C’est à cette occasion, qu’il se fera connaître du grand public. Et gagne dès ce jour, l’estime de bon nombre de Béninois. Avec son premier album «Ali man yi sè gon» produit par feu Aïssi, il confirma ses talents.
Aujourd’hui, le cercle de ses fans s’est élargi, sur toute l’étendue du territoire national. Les Béninois jouissent beaucoup de ses chansons philosophiques qui éduquent, et de la belle mélodie de ces morceaux, qui adoucie les mœurs.
Une soixantaine de productions (disques et cassettes) à mettre à son actif. Malheureusement, il n’a pas pu vivre réellement de cet art dont il est roi. Alokpon a beaucoup plus vécu de ses champs de noix de cajou, d’igname, de manioc et de vin de palme. Que son âme repose en paix et que, de l’au-delà, il puisse inspirer ceux qu’il a laissés, pour une relève à son image. Une relève qui soit dépouillée de toute inspiration qui naît des chansons de haine, d’insulte et de rivalité.