Dossou s’en va sur la pointe des pieds, Holo s’installe

Deux (02) minutes chrono. C’est le temps qu’à duré la passation de service, hier au siège de la Cour Constitutionnelle, entre Robert Dossou, le Président sortant, et Théodore Holo, l’entrant.

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Cent vingt secondes. Cérémonie super sobre. Paraphes de documents, échange d’accolades, quelques mots sur demande des hommes des médias. 

Ainsi se résume la cérémonie de passation de service à laquelle l’on a assisté hier au siège de la Cour Constitutionnelle, entre Me Robert Dossou et le Professeur Théodore Holo, respectivement Président sortant et entrant de la haute juridiction.

C’est, en effet, la passation de service la plus rapide de l’histoire de l’institution. Pas de bilan, aucun mot du personnel administratif de la maison, rien de tout ça. Juste une atmosphère lourde et chargée d’émotions maquillées par quelques larges sourires comme Me Robert Dossou en a l’habitude. Un Robert Dossou qui avait perdu sa verve des grands jours.

Son discours s’est résumé aux quelques mots que voici : « Nous avons l’habitude de nous relayer. Je me rappelle qu’en 1993, je lui ai succédé (parlant de Théodore Holo) à la tête du ministère des Affaires Etrangères. Vingt (20) ans plus tard, je trouve normal qu’il me remplace à la Cour Constitutionnelle. Je ne peux que lui souhaiter le meilleur, et que vive la Constitution ».

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 De l’autre côté, un Théodore Holo impassible, énigmatique, qui affichait son emblématique flegme. Toute chose qui porte à croire que le Président sortant, malgré la sérénité qu’il affichait, n’était pas satisfait de partir.

Toujours est-il que la passation de service a eu lieu et Théodore Holo tient officiellement, depuis hier, les rênes de la 5ème mandature de la Cour Constitutionnelle béninoise.

Le Professeur Holo, après le départ de son prédécesseur qui n’a pas attendu qu’il place un mot, a exprimé à la presse son ambition de servir l’institution dans le respect des textes en vigueur. Aussi a-t-il laissé entendre que, quel que soit le renouvellement qui survient à la tête de l’institution, chaque équipe a l’obligation d’assumer ses responsabilités, afin de faire rayonner l’histoire constitutionnelle du Bénin.

Mission Holo : Réussir ou réussir !!

L’obligation de réussite, tel est la mission première de Théodore Holo à la tête de la cinquième mandature de la Cour Constitutionnelle. Le nouveau Président de l’institution n’a pas le choix, d’autant plus que la 4e mandature laisse dans le souvenir des Béninois l’arrière goût d’une institution fragilisée et soumise.

Il s’agira d’abord pour le nouveau Président et son équipe, de redorer le blason de la Cour Constitutionnelle, en lui redonnant son statut d’institution forte et libre, afin de réinstaurer sa pure légitimité, puis la confiance qui, entre temps, régnait entre elle et le peuple béninois.

Le premier grand chantier, déjà ouvert, qui attend sans nul doute le nouveau Président, est bien évidemment celui de la révision de la constitution, qui défraie déjà la chronique.

Et sur ce point, le seul charisme et la réputation de l’homme ne vont sûrement pas suffire. La volonté d’assumer sa responsabilité, afin de laisser à la génération future un héritage constitutionnel qui pourra contribuer au rayonnement de l’histoire et de la démocratie, doit pouvoir primer sur tout.

Et surtout, le moment est venu pour l’homme de prouver au peuple béninois sa qualité d’homme intègre, dont la réputation traverse les frontières. Il s’agira, par-dessus tout, de ne pas fouler au pied l’esprit de la Conférence des forces vives de la Nation, au risque de voir la très célèbre démocratie béninoise se faire sacrifier sur l’autel des reconnaissances ou des affinités politiques.

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