Crise économique et sociale, révision de la Constitution, guéguerre entre les institutions, présumées affaires de tentatives d’empoisonnement et de coup d’Etat, Lépi, élections communales…
Le bâtonnier Jacques Migan n’a pas porté de gang pour aborder les sujets brûlants de l’actualité. Invité hier sur l’émission «Point de vue» de Gerddes Fm, il a fait un procès en règle au gouvernement et invite son Chef Boni Yayi à retirer son décret sur la révision de la Constitution.
« Maintenant, nous avons compris que nous avons affaire à un homme qui n’était pas celui qu’on attendait. C’est une déception, nous nous sommes trompés. C’est un gouvernement qui a démissionné. Et lui-même l’a dit. L’intrus ne connaissait pas la maison. L’intrus a détruit la maison». C’est ainsi que Me Jacques Migan a qualifié le régime du docteur Boni Yayi, dont il a pourtant œuvré pour l’arrivée au pouvoir en 2006.
Sept ans après, il a fini d’être désabusé, et travaille, dit-il, pour l’avènement d’un nouvel homme à la tête du pays en 2016. Pour lui, Yayi a échoué dans sa mission de sortir le Bénin du sous-développement. La preuve, les gens ne peuvent pas se soigner et n’arrivent pas à obtenir les trois repas par jour. Les denrées de première nécessité deviennent de plus en plus chères, le chômage augmente de façon exponentielle, des instituteurs formés par l’Etat sont abandonnés dans l’oisiveté, pendant que les écoliers manquent d’enseignants, s’offusque-t-il. «Ceux qui nous gouvernent sont dans des conditions privilégiées».
Sujet majeur de l’actualité, la révision de la Constitution s’est invitée dans le débat. L’ancien conseiller juridique du Président Kérékou trouve que cette entreprise est inopportune, pour plusieurs raisons.
D’abord, il y a le contexte. Dans une période de crise, Yayi devrait s’occuper des problèmes de survie de ses populations. Il s’étonne que Yayi soit obligé de se justifier tous les jours sur ses intentions. «Lorsque vous vous justifiez tout le temps, ça veut dire que vous avez des choses à vous reprocher», affirme-t-il avant de dénoncer la précipitation qui a caractérisé le projet, car le contexte ne s’y prête pas.
Pour lui, il faut respecter la feuille de route tracée par le Wanep, et selon laquelle le processus de la révision doit prendre au moins 3 ans et demi, afin de prendre en compte les propositions et suggestions de tout le monde. «Boni Yayi n’est pas l’Etat. Il est une partition de l’Etat. Il a introduit ses préoccupations à lui, et non celle des autres. Et puisque la Lépi n’existe pas, qu’il se calme. Qu’il reprenne son décret. Je lui demande en gentleman de retirer son décret…», a-t-il conseillé.
Parlant des affaires de tentatives d’empoisonnement et de coup d’Etat, il déclare que ces affaires empoisonnent la vie des Béninois, car elles sont la source de plusieurs crises qu’on observe aujourd’hui. Il invite tous les Béninois à se mobiliser pour bâtir le pays.
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