La Justice béninoise paralysée pour 72 heures dès ce jour

Le mot d’ordre de grève de protestation de 72 heures, lancé par le Bureau exécutif de l’Union Nationale des Magistrats du Bénin (Unamab), au cours de son Assemblée générale du mardi 18 juin dernier, sera bel et bien exécuté.

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Dès ce mardi 25 juin 2013 donc, la Justice béninoise connaîtra une paralysie. Et pour cause, le gouvernement, à en croire l’Unamab, serait résolument engagé à mettre en application les décrets des dernières nominations intervenues dans les juridictions et à la Chancellerie.

Les démarches menées par le Garde des Sceaux intérimaire, en convoquant le bureau exécutif de l’Unamab dès réception de la motion de grève, n’ont pas réussi à émousser l’ardeur des magistrats, qui sont visiblement décidés à aller jusqu’au bout de leur mouvement de protestation.

En effet, à l’issue d’une réunion convoquée par le ministre Mèmouna Kora Zaki, pour chercher, ensemble avec les magistrats, des solutions alternatives à la grève projetée, il a été suggéré au gouvernement de suspendre l’application des décrets contestés, en attendant de les corriger. C’était la condition, pour les magistrats, de surseoir également à leur grève.

Malheureusement, le gouvernement s’est engagé dans l’exécution des décrets contestés. Notons qu’après ce mouvement de grève, qui prend fin jeudi prochain, l’Unamab tiendra une Assemblée générale extraordinaire dans la journée du vendredi 28 juin 2013. Une Assemblée générale qui décidera certainement de la conduite à tenir par les magistrats, dans la suite de cette lutte qu’ils jugent légitime.

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Batoko installe Abomey et Parakou

Malgré la menace de grève de l’Unamab, le Président de la Cour suprême et Vice-président du Conseil Supérieur de la Magistrature (Csm), Ousmane Batoko, a installé hier les nouveaux présidents des Cours d’Appel de Parakou et d’Abomey. C’était sous haute surveillance policière.

Mais, interrogé hier au Téléphone par rapport à ces installations, Michel Adjaka, président du bureau exécutif de l’Unamab, a expliqué que ces deux installations ne concernaient pas la liste contestée. L’on peut aisément déduire que, pour le Président de la Cour Suprême, ces installations sont une façon de montrer sa fermeté. D’autant plus qu’il y a une semaine, il avait déjà durci sa position en annonçant que l’Unamab n’est en aucun cas gestionnaire du personnel et de la carrière des magistrats ; et donc qu’elle ne saurait rien exiger du Csm.

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