La ville de Porto-Novo abrite désormais un Panthéon. C’est l’œuvre du président des sages de la ville, Urbain Karim da Silva. Cette œuvre a été érigée dans son domicile privé à Porto-Novo.
La cérémonie officielle d’inauguration de ce Panthéon a connu, samedi dernier, la présence effective du Président de la République. Etaient également présents, le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, François Adébayo Abiola, et de son homologue de la Culture, Jean-Michel Abimbola, sans oublier le Médiateur de la République, ainsi que les têtes couronnées de l’Ouémé et du Plateau.
L’initiateur de ce Panthéon Négro & Africain, Urbain Karim da Silva, a reçu les félicitations du premier magistrat du pays, Boni Yayi, de compatriotes aussi bien de l’intérieur que de la Diaspora. « Notre ainé Urbain ne m’a même pas parlé de ce projet, il n’a demandé l’appui de personne (…) C’est un message fort qu’il vient de lancer (…) Il nous renvoie à l’histoire de l’esclavage. Pendant des siècles et des siècles, nous constituons encore les archives pour que nous puissions en limiter le temps et je n’ai pas encore trouvé d’historiens qui a pu réaliser ces œuvres » a affirmé le Chef de l’Etat. Il dira, pour finir, que ce Panthéon nous renvoie à la mémoire de nos chèrs parents, nos aïeux, les grandes figures africaines qui ont été déportées par bateaux, et qui aujourd’hui font le bonheur de nos descendants.
Une gerbe a été déposée en mémoire des dizaines de milliers d’hommes et de femmes du continent africain, déportés à travers le monde par l’esclavage, la traite négrière, et aussi en mémoire des milliers de victimes de la résistance contre l’invasion et la domination étrangère.
La cérémonie s’est poursuivie par le message de l’initiateur du Panthéon Négro & Afraicain, qui a expliqué que c’est un « lieu mémorable » à vocation historique, culturelle, pédagogique, éducative, spirituelle, politique et géostratégique internationale. Selon Karim da Silva, le Panthéon Negro & Africain fera partie du patrimoine de l’Unesco et est dédié à tous ces êtres célèbres d’Afrique et de la diaspora qui ont été héroïques allant, pour certains, jusqu’au sacrifice suprême. Il a profité aussi de l’occasion pour demander l’union de tous les fils béninois et d’Afrique en général. Il a aussi demandé, du fond du cœur, pardon à tous ceux qu’il a offensés consciemment ou inconsciemment, tout en acceptant aussi le pardon de tous ceux qui l’ont offensé.
Il a terminé ses propos en demandant aux autorités d’œuvrer afin qu’un autre Panthéon, plus grand, soit érigé dans la ville. A tour de rôle, les ministres François Abiola et Jean-Michel Abimbola ont pris la parole pour féliciter l’initiateur pour cette œuvre gigantesque.