Révision de la Constitution : «Une initiative inopportune et porteuse de tension», selon Victor Topanou

Il a plu au Président de la République de relancer le débat sur la révision de la Constitution en envoyant à l’Assemblée nationale un nouveau projet de loi constitutionnelle.

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Le Front Uni pour la République et son Président, le Professeur Prudent Victor TOPANOU, ne sont nullement surpris par cette nouvelle épreuve de force puisqu’ils l’avaient prévue et avertit le peuple depuis septembre 2011 dans un livre consacré à l’analyse politique de notre démocratie et intitulé : « Boni Yayi ou le grand malentendu ».

Les réactions de désapprobation quasi unanimes, autant de la classe politique que des organisations de la société civile montrent bien, si besoin en était encore, que cette initiative ne fait pas du tout consensus aujourd’hui, au sein de l’opinion.

Le Front Uni pour la République et son Président désapprouvent aussi cette initiative qu’ils qualifient d’inopportune et porteuse de tension sociale inutile et de divisions superflues.

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Ils considèrent que rien dans la Constitution du 11 décembre 1990 ne freine aujourd’hui l’élan de développement du pays au point de faire de la révision une question prioritaire. Certes, dans le projet de loi constitutionnelle que le Président de la République a déposé sur la table de l’Assemblée nationale, les articles 42 sur la limitation des mandats présidentiels et 44 sur les critères d’éligibilité n’ont pas été touchés. Certes, le Président de la République n’a jamais manqué une occasion de rappeler qu’il en était à son deuxième et dernier mandat. Mais si malgré tout cela, l’initiative rencontre une telle hostilité, c’est bien parce que le Bénin traverse en ce moment une crise morale profonde qui fait que les citoyens ne croient plus du tout en la parole de leurs gouvernants et, en premier lieu celle du Président de leur République. C’est pourquoi, le Président de la République gagnerait à prendre à bras le corps cette crise morale, à essayer de la résoudre puis à s’attaquer aux questions prioritaires qui se posent aux Béninois, notamment l’emploi des jeunes, la sécurité des personnes et des biens et la lutte contre l’extrême pauvreté et la misère. Faute de quoi, les Béninois accorderont une place toujours plus grande à la suspicion dans leur jugement de l’action politique et privilégieront les risques liés, d’une part, à l’interprétation possible de la révision comme instituant une nouvelle République et, d’autre part, à l’utilisation probable de leur droit d’amendement par les députés pour modifier de leur propre gré les articles 42 et 44.

Il y a donc plus urgent à faire que de réviser la Constitution.

Fait à Cotonou le 25 juin 2013,
Signé Prof. Prudent Victor TOPANOU,
Président du Front Uni pour la République

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