Avec le nouvel album de Don Métok, Guru Records démarre sa nouvelle stratégie de promotion des artistes et de lutte contre la piraterie en proposant le disque à un prix bas.
Casser le prix de vente des disques sur le marché. C’est la nouvelle formule trouvée par Guru Records, une maison de production de la place, face à la piraterie des œuvres de l’esprit. La lutte contre ce sida culturel n’est, du moins, qu’une des raisons de sa nouvelle politique. Certes une politique mise en œuvre sous d’autres cieux, mais elle est une première au Bénin, notamment concernant le prix que propose la structure : 500 F Cfa au niveau des grossistes. Et aux dires du producteur, la maison de production est en train de s’arranger pour que le prix de vente au public n’excède pas 500 F Cfa.
Jusqu’à preuve de contraire sur le marché, c’est une politique réaliste et plus efficace que toute l’utopie et le jeu à tâtons qui caractérisent la lutte, jusque là au Bénin. De commission en commission et d’opération à opération, on a toujours assisté à un éternel recommencement dans les schémas de lutte contre la piraterie. Que le schéma vienne d’une structure étatique ou privée, c’est le même résultat d’échec. Les pirates eux, sont toujours inspirés, pour chaque fois revenir en force par rapport aux différentes méthodes développées contre eux, dont les saisies de disques dans les marchés, les rues, etc.
Avec cette nouvelle tactique de prix, le jeu se jouera plus du côté des acheteurs. Et déjà, sans risque de se tromper, on peut dire que ce sera au détriment des pirates. En effet, si le produit original et le piraté reviennent au même prix, le choix est évident. Sinon, ce serait étonnant de sortir 500 F Cfa pour payer une œuvre piratée, alors que l’original est aussi à ce prix. Toutefois, faut-il le préciser, il revenait impérativement à la maison de production d’assurer la disponibilité de l’album dans tous les coins, sur toute l’étendue du territoire national. Autrement, si en voulant avoir l’original, il faut parcourir des kilomètres alors que la copie est à portée de main, le choix va plutôt dans le sens du raccourci.
A 500 F Cfa, certains fans pouvaient douter aussi de la qualité de l’œuvre. C’est l’une des raisons pour lesquelles Guru Records a commencé l’expérience avec un artiste connu et aimé du public béninois. Il s’agit de Ignace Don Métok. De plus, l’album est une compilation de 17 titres de belles sonorités. C’est le 2ème album de l’artiste.
Lorsque la structure chargée de la distribution aura assuré de manière professionnelle, c’est la musique béninoise qui sortira gagnante de façon générale, au-delà de l’artiste et de la maison de production. Le Béninois, qui s’offrait 1 Cd pour 1000, 1500 ou 2000 F Cfa, pourra désormais payer plus d’œuvres avec la même somme. Et, plus les œuvres sont vendues, plus l’artiste est connu, plus sa musique gagne en promotion, plus il a des contrats et il vit mieux de son art. Ce serait une belle formule de promotion de la musique béninoise. Espérons qu’elle marche.