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Banque culturelle, un musée géré par le peuple pour le développement communautaire

Par Charly Hessoun
19-07-2013
(Tout le monde en parle)
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Initiative peu connue en Afrique, l’idée de la mise en place d’une Banque culturelle, après avoir germé au Mali, s’est implantée au Bénin. 

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Alassane Zoumarou, promoteur du Conservatoire de la Civilisation Tanéka, est le Coordonnateur de la banque culturelle Tanéka, située dans la commune de Copargo, dans le département de la Donga, la seule au Bénin. De la genèse au mode de fonctionnement d’une telle banque, à la fois un musée villageois, une caisse villageoise de microcrédit, et un centre de formation et de culture, créé et géré par les populations, Alassane Zoumarou confie, dans une interview par messagerie électronique accordée à votre journal…

Banque Culturelle au Bénin. Comment y êtes-vous arrivé?

La création de la banque culturelle Tanéka a été le fruit d’un constat amer qui nous a montré la nécessité de mettre en place un organe pouvant nous permettre d’agir face aux conséquences des comportements justifiés d’iconoclastes au rayonnement de notre identité culturelle. Il a été observé, cette dernière décennie, des entrées et sorties des collectionneurs antiquaires, évangélistes et autres. Les collectionneurs et antiquaires pillent, bradent les biens matériels de nos parents. Les évangélistes portent préjudices à nos pratiques ancestrales, au profit de leur idéologie ou de ce qu’ils ont comme religions, des «religions exogènes».

J’ai tenté de saisir les têtes couronnées, dignitaires ou prêtres traditionnels, pour agir face à cette situation inhabituelle, voir maudite. Pour eux, je suis leur conseiller averti. Cette confiance de mes pères, m’a permis d’aller plus loin, en commençant par placer quelques objets de ma famille dans le vestibule du roi. Je le faisais, juste pour dire aux autres familles du village que nos biens culturels ne sont pas à vendre, mais plutôt qu’on peut permettre aux visiteurs de les découvrir. La mise en œuvre de ces activités m’a permis de découvrir l’Ecole du Patrimoine Africain (Epa) dans laquelle j’ai eu la chance de connaitre un homme de vraie grandeur, un combattant qui prive ses loisirs au profit de la chasse d’actions, pour la restauration, la sauvegarde, la valorisation et la promotion du patrimoine culturel africain. Cet homme c’est monsieur «Alain Godonou».  Comme on le dit chez nous : «Un bon chasseur, un bon chien», Alain a dressé derrière lui une équipe complète, avec qui je reçois de précieux conseils pour une réussite pérenne des acquis. Résultats aujourd’hui, la mise en place de la banque culturelle tanéka, unique en son genre au Bénin.

Quels sont les objectifs?

Sauvegarder et enrichir le patrimoine culturel béninois ; favoriser le développement de la recherche scientifique culturelle appliquée, dans divers domaines, notamment l’art et les sciences humaines, et aider les acteurs culturels à comprendre l’importance de leur mission, à créer un cadre d’échange dans le souci d’assurer une complémentarité d’expériences entre eux,  sont d’une part ses objectifs. D’autre part, le conservatoire envisage la coopération avec les ONG, institutions et fondations similaires à but non lucratif dans le cadre de la mise en œuvre de certaines activités ; intervenir pour l’instauration de l’unité sociale et de la coopération internationale ; entreprendre des actions objectives pour lutter contre le sous-développement sous ses toutes formes ; initier des manifestations culturelles à l’image du Festival Racine Tanéka «FesTRa» Arts ; renforcer les capacités des artisans, des artistes de la musique et de la chanson traditionnelle.

Qu’entendez-vous faire dans le domaine du Tourisme?

Dans ce domaine, nous comptons répertorier les potentialités touristiques ; aménager et documenter les sites touristiques du pays tanéka ; rechercher des actions pour leur sauvegarde, et former les guides de tourisme autochtones. Aussi, Cocita-Ong s’engage à mener des activités et des actions effectives pour l’amélioration des conditions de vie des populations à la base.

Quelles sont les populations bénéficiaires, leur situation sociale, et leur localité de provenance?

Les populations bénéficiaires sont les conservateurs endogènes à la base qui, en grande partie, sont les paysans et les ménagères. Ils sont les habitants du département de la Donga en général, et ceux du pays tanéka en particulier.

Comment ont-elles accueilli l’initiative ?

Au début, la mise en place de cette structure a été reçue comme une bonne action de restauration, de revalorisation et de promotion de nos potentialités culturelles, cultuelles et artistiques, par un échantillon de la population.

N’y a-t-il pas eu de résistance ?

L’initiative a connu des difficultés, pas des moindres. Nous avions été victimes d’une non-assistance du politique local. Ce qui a favorisé la résistance d’une grande portion de la population à l’adhésion aux initiatives du conservatoire de la civilisation tanéka.

Quelle politique avez-vous adoptée pour les amener à y adhérer ?

Pour parvenir à obtenir l’adhésion des populations, le conservatoire a fait recours aux sages et notables, pour leur assistance et leur adhésion. Certains parmi eux occupent aujourd’hui des postes de responsabilité dans la structure. Par la suite, nous avons procédé à l’organisation des séances de sensibilisation sur les objectifs visés, par l’organisation, aussi bien par la tenue, des séances grand public et par des émissions radios locales. De la date de sa création à ce jour, le nombre d’adhérents est de trois mille quatre cent cinquante sept (3457) dont cinquante-six (56) personnes bénéficiaires de microcrédits.

Quelles sont vos difficultés dans ce projet?

Nos difficultés sont liées au manque de financement de projets et le désintéressement des autorités locales à divers niveaux.

Qu’avez-vous trouvé comme porte de sortie?

Notre porte de sortie est d’abord notre détermination à aller jusqu’au bout, par la mise en œuvre de nos projets. Aussi, nous avons eu le soutien technique de l’Ecole du Patrimoine Africain et du ministère français des Affaires Etrangères.

Quelles sont les prouesses palpables déjà enregistrées par votre structure?

Elle a à son actif, la mise en place du Cercle Référentiel des Acteurs Culturels de la Donga (CRACuD) dont Cocita assure le poste du Secrétaire général. Cinquante (50) groupes de musiques et de danses traditionnelles du Département de la Donga bénéficient de sa part, d’un accompagnement technique et méthodologique. Par ailleurs,  le Conservatoire de la Civilisation Tanéka  a implanté un jardin botanique d’une superficie d’environ 10 hectares, à Tchouchouhou (Tanéka Béri). En chantier sur ce site,  la construction d’un centre d’accueil des malades et de transformation des plantes en produits destinés à l’administration des soins par des savoirs traditionnels. 

Les perspectives ?

 En perspectives, nous envisageons l’extension et l’équipement du musée. La mise en œuvre du projet «Mon musée à l’école», la création d’une bibliothèque au musée et  d’un centre artisanal au cœur de la banque culturelle, l’octroi de microcrédits à un nombre considérable de demandeurs, pour atteindre au moins  mille trois cent cinquante (1.350) bénéficiaires. Nous prévoyons à ce niveau, un montant de financement de  cinquante mille (50.000 F Cfa) pour  les microcrédits individuels. Deux millions 2.000.000 F Cfa pour les associations ou groupements d’intérêt économique. Le nombre de personnes pour constituer une association ou un groupement d’intérêt économique est de 21 personnes, mais l’effectif peut aller au-delà, pourvu que le nombre soit impair.

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