Annoncée depuis quelques jours par une certaine presse, la guerre de leadership qui oppose le Prd, de Me Adrien Houngbédji, et l’Union fait la Nation (Un) de Bruno Amoussou, apparaît plutôt comme une querelle superfétatoire dans un contexte sociopolitique psychotique.
A l’heure même où se prépare une révision de constitution qui ne rassure pas l’opinion nationale et que le système électoral béninois se trouve enrhumé, par la faute d’une Lepi fantôme, le moment est plutôt mal choisi par ces deux Goliaths de la politique béninoise, pour se comparer les muscles.
Et pourtant la Loi n° 2001-36 du 14 Octobre 2002, portant statut de l’opposition, a été très claire par rapport à quels partis ou alliances de partis méritent d’être membres ou chefs de file de l’opposition.
Pour être un parti de l’opposition, selon l’article 6 de la Loi 2001-36 il faut déjà être un parti politique, une alliance de partis ou un groupe de partis politiques régulièrement enregistrés ; faire une déclaration officielle et publique de son appartenance à l’opposition, et la faire enregistrer au ministère chargé de l’Intérieur. Ce dernier transmet, dans un délai de deux (02) mois au plus tard, l’enregistrement au journal officiel pour publication ; la publication au journal officiel peut aussi se faire à la diligence du parti politique concerné. Aussi, l’article prévoit qu’il faut développer, pour l’essentiel des positions et des opinions différentes de celles du gouvernement ; ne pas accepter un poste politique à un niveau quelconque du pouvoir. En dehors de ces dispositions, l’article 7 de la même loi indique clairement : «Est considéré comme l’un des chefs de l’opposition, tout chef d’un parti politique de l’opposition dont le nombre de députés à l’Assemblée Nationale constitue de façon autonome un groupe parlementaire. Est également considéré comme l’un des chefs de l’opposition, tout chef d’un groupe de partis de l’opposition, constitué en groupe parlementaire à l’Assemblée Nationale. Est enfin considéré comme l’un des chefs de l’opposition, tout chef de parti, alliance de partis ou groupe de partis de l’opposition, représentés ou non à l’Assemblée Nationale, mais ayant totalisé à l’issue des dernières élections législatives, 10% des suffrages exprimés». Voilà qui est bien clair.
En parcourant les lignes de l’article 7 de la Loi n° 2001-36 du 14 Octobre 2002, on se rend compte que le texte donne la possibilité d’avoir plusieurs chefs de l’opposition. Si tel est le cas, on se demande bien ce qui justifie cette querelle de clocher, dont le clou a été enfoncé par le dernier communiqué du Parti du Renouveau Démocratique (Prd) ?
A notre humble avis, les vrais raisons de ce tiraillement entre ces deux formations politiques, se situent ailleurs, sur un tout autre plan. Et il va falloir remonter dans un passé très récent, il y a deux ans tout au moins, pour en déceler les vrais causes. Sinon que cette guéguerre de qui est ou non chef de file de l’opposition, n’a pas de sens.
Sinon, comment comprendre que pendant que le pays nage dans différentes formes de crises renforcées par un niveau record de corruption, une faillite des secteurs porteurs de croissance économique, une panne du système électoral et une tentative, à la limite au forceps, de révision de la Constitution; tout ce que Houngbedji et Amoussou trouvent à servir au peuple, ne se limite qu’à une querelle d’enfants, qu’ils ne sont pourtant pas.
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