Dernier remaniement ministériel : comment la Rb a été piégée ?

Le dernier remaniement ministériel a davantage affaibli la Rb au sein du gouvernement. Alors qu’elle  croyait avoir réussi un exploit politique en se maintenant au gouvernement, et en conservant son maroquin du Mehu, le parti s’est retrouvé au finish avec un modeste portefeuille de l’urbanisme et de l’habitat. Les départements importants ont été subtilement envoyés ailleurs, et la Rb s’en mord amèrement les doigts.

Publicité

Parti au gouvernement avec beaucoup d’entrain et de motivation, dans l’intention de remplacer, portefeuille pour portefeuille, son aîné du même parti, Blaise Ahanhanzo Glèlè, Christian Sossouhounto n’a  pas fait trois jours avant de déchanter. Selon des sources proches de l’intéressé, il s’est même fondu en complaintes, quelques jours après sa prise de service, ayant découvert qu’il n’a hérité en fait que d’une coquille vide. Déjà, lorsqu’on annonçait le gouvernement, le parti croyait qu’il s’agissait d’un nouveau ministère pour se charger uniquement des changements climatiques. Rien de grave jusque-là, l’essentiel du portefeuille étant resté. Mais, au fil des heures et avant la passation de service, il se rend compte que le préjudice était plus grand. Le reboisement, département très envié au sein de ce ministère, est aussi allé de l’autre côté, chez Raphaël Edou. Au sein du parti, on commence donc à se rendre compte de l’ampleur de l’intrigue, et on rumine sa déception à voix basse.

Mais, une autre surprise attend la Rb et son jeune ministre. Sur le plan pratique, les choses sont plus compliquées. Les cadres du ministère, en intelligence et sur ordre de faucons de la Marina, ôtent aussi le département de l’environnement au nouveau ministre, en lui expliquant que, techniquement, ce département ne peut pas fonctionner indépendamment de celui du reboisement et des changements climatiques. En fait, sous le «changement climatique» annoncé au départ comme un département du nouveau ministère, se cache l’environnement. Sossouhounto se retrouve avec l’habitat et l’urbanisme, qui sont en fait des départements où le nouveau ministre n’aura pas les coudées franches. En fait, ils fonctionnent grâce à des marchés délégués, exécutés par des agences de maîtrise d’ouvrage déléguée, comme l’Agetur, l’Agetip… Le ministère ne joue à ces niveaux, que le rôle d’un organisateur. C’est d’ailleurs le cas de l’Agence foncière de l’habitat (Afh) dirigée par Lamatou Alaza, qui semble, elle, recevoir ses instructions, plus de la Marina que du ministère de tutelle.

Au finish, Yayi a dépouillé le ministère. Le portefeuille remis à Sossouhounto n’est qu’une coquille vide. D’ailleurs, dans ce ministère, les choses piétinent allègrement, à cause des difficultés administratives pour séparer le plan de travail annuel (Pta) et les plans de travail sectoriels, en fonction des deux nouveaux ministères. Quelques jours avant le remaniement ministériel, le départ de la Rb du gouvernement était fortement agité. Il était annoncé qu’elle en sortirait au profit du Prd, mais lorsque ce dernier a rejeté l’offre de Yayi, il a été certainement obligé de composer à nouveau avec la Rb. Sûrement à contre cœur, puisque le Chef de l’Etat a pris soin de couper les ailes pour empêcher l’oiseau de s’envoler.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité