Serait-on en train de tendre vers une affaire Pvi-bis au ministère des Travaux Publics et des Transports ? Les membres du Bureau Exécutif National du Syntra-Ttp, et certains travailleurs dudit ministère, sont montés au créneau hier, pour dénoncer la procédure par laquelle le secteur de la fabrication et de la fourniture des plaques et accessoires, est en train d’être concédé à la Société privée des plaques et accessoires (Spa).
Réunis hier dans les locaux de leur ministère, les travailleurs du ministère des Travaux Publics et des Transports (Mtpt), ont d’abord remercié le Chef de l’Etat pour sa décision salutaire de suppression des immatriculations Provisoires (Ip) au Bénin. A en croire Jacques Ayadji, Secrétaire Général adjoint du Syntra-Ttp, cette décision en date du 15 août 2013, prise par le Président Boni Yayi, va désormais soulager les usagers souvent soumis à des tracasseries et au paiement de faux frais.
Cependant, le Syntra-Ttp déplore (lire communiqué ci-dessous) la précipitation qui entoure la mise en œuvre de cette décision. A en croire son Secrétaire Général Adjoint, un comité a été mis sur pied, avec comme tache l’élaboration d’un projet de décret de mise en exécution de la décision du Président Boni Yayi. Le Syntra-Ttp dénonce la participation de la société Spa à ce comité. Cette société opère en fait dans la fabrication et la fourniture des plaques et accessoires.
Selon Jacques Ayadji et sa troupe, il s’agit là d’une façon d’être juge et partie, et cela n’augure pas d’une meilleure conduite de la procédure. Mieux, l’opérateur économique Francis Ahouadi, Directeur Général de la Spa, userait de subterfuges pour se tailler un décret sur mesure. D’après les responsables du Syntra-Ttp il tente d’obtenir, à travers ce décret en cours d’élaboration, un monopole sur la production des plaques et accessoires. Pis, la Spa reste devoir plus de 1,3 milliards de Francs CFA à l’Etat béninois.
L’appel du Syntra-Ttp à Yayi
Les membres du Syntra-Ttp, qui veulent encore croire que le Chef de l’Etat continue de faire de la lutte contre la corruption son cheval de bataille, demandent à ce dernier de dépêcher l’Ige pour enquêter sur la gestion du partenariat Spa-Dgtt, afin de toucher du doigt le nid de corruption qui s’est érigé en maître. Car, affirme Jacques Ayadji, on ne saurait concéder un secteur comme celui de la production des plaques d’immatriculation, à une entreprise peu vertueuse comme la Spa, qui reste devoir à l’Etat béninois.
Par ailleurs, pour une meilleure exécution de cette décision de supprimer les immatriculations provisoires, le Syntra-Ttp propose quelques mesures au Chef de l’Etat, dont ils ne doutent point de la bonne foi. Il s’agit, entre autres, de mettre fin au partenariat Spa-Dgtt, de mettre fin au monopole accordé à la Spa, et d’interdire la participation de ladite société à l’élaboration du nouveau texte, de libéraliser le secteur de production des plaques, en lançant un appel d’offres pour choisir un prestataire crédible, et faire prendre les dispositions nécessaires pour ne pas pénaliser les usagers dont les dossiers sont en instance, au moment de la prise de la décision de suppression des Ip, en donnant un délai transitoire pour permettre la liquidation desdits dossiers.
Conference de presse du syndicat national des travailleurs de l’administration des transports et des travaux publics (Syntra-Ttp) pour denoncer la gestion du partenariat entre la societe des plaques et accessoires (Spa) et la Dgtt
Ministère des Travaux Publics et des Transports Cotonou, le 22Août 2013
Les membres du Bureau Exécutif National du SYNTRA-TTP et les travailleurs de la DGTT remercient le Chef de l’Etat, le Dr BONI YAYI pour sa décision salvatrice de suppression des immatriculations provisoires en République du Bénin.
Par cette décision du 15 août 2013, le Chef de l’Etat soulage les peines des usagers qui ne paieront plus les faux frais entretenus par la mafia dans le sous-secteur des titres de transport.
Toutefois, le SYNTRA-TTP déplore la précipitation dans la mise en œuvre de cette décision du Chef de l’Etat et demande à l’autorité de :
1- faire prendre les dispositions nécessaires pour ne pas pénaliser les usagers dont les dossiers sont en instance en donnant un délai transitoire pour permettre la liquidation desdits dossiers ;
2- interdire la participation de la Société SPA à l’élaboration des nouveaux textes ;
3- mettre fin au monopole accordé à la SPA et de libéraliser la fabrication et la fourniture des plaques et accessoires en créant un vivier de sociétés agréées par l’Etat ;
4- mettre en œuvre sa décision d’envoie de l’IGE à la Société SPA pour vérifier la gestion du partenariat SPA-DGTT avant toute participation de cette dernière à la mise en concurrence devant aboutir au choix du nouveau prestataire .
Le Syntra-TTP attire l’attention du Chef de l’Etat sur le caractère peu vertueux des dirigeants de la Société SPA qui grugent depuis des années l’Etat Béninois au moyen d’une note de service pirate et frauduleuse d’un Directeur Général des Transports Terrestres déjà décédé. Cette Note de Service introuvable dans les archives du Ministère et de la Direction elle-même,ne saurait de notre point de vue émaner d’un Directeur digne de ce nom car aucun Directeur ne peut prendre une Note de Service pour contredire un arrêté de son Ministre.
Le Syntra-TTP demande donc au Chef de l’Etat de mettre en place une commission d’enquête pour vérifier l’authenticité de cette Note de Service.
Le Syntra-TTP dénonce le trafic d’influence exercé par le DG SPA Monsieur AHOUADI Francis qui nargue toutes les autorités du Ministère des Travaux Publics sous prétexte qu’il est un très proche du Chef de l’Etat et qu’il va tout bousculer à la DGTT.
Le Syntra-TTP compte sur la détermination du Chef de l’Etat à mettre fin à la corruption dans notre pays et l’invite en conséquence à faire rendre gorge à la SPA qui reste devoir au moins Un Milliard Trois Cent Million (1.300.000.000) Francs CFA à l’Etat.
Nous invitons la presse nationale et internationale à se joindre à nous pour dénoncer les manœuvres frauduleuses de la SPA qui se croit tout permis dans notre pays.
Nous vous remercions.
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