Protestations contre la révision de la Constitution : la riposte s’organise enfin !

Ça commence enfin à bouger dans la République. Après des mois d’apolitisme, passés à ne rien dire et à ne rien faire, les forces citoyennes, de gauche et de l’opposition, ont enfin décidé d’organiser la riposte face aux dérives du pouvoir Yayi. Plusieurs actions sont annoncées ces jours-ci.  Une bonne nouvelle pour la démocratie béninoise, et peut-être le requiem du régime.

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Elles sortent timidement de leur torpeur. Les forces citoyennes et politiques opposées à la gestion de Yayi, commencent enfin à s’organiser pour affronter un pouvoir resté sourd aux préoccupations majeures de son peuple. Depuis Avril 2011, où le Chef de l’Etat a repris le pouvoir, sa gouvernance politique et économique a été marquée par des affrontements permanents avec la classe politique, les opérateurs économiques et des corporations comme celles des Douaniers et des Magistrats. On a vu le pouvoir glisser progressivement vers un régime fort, embastillant sans raison valable, de paisibles citoyens dont le discours et les actions n’encensent pas le pouvoir. Les dérives se sont multipliées, avec la persécution des opérateurs économiques qui restent un peu sourds aux sirènes du Palais, et surtout la confiscation des médias pour les seuls zélateurs du pouvoir. Pour dire halte à toutes ces dérives, c’est Alternative Citoyenne du professeur Joseph Djogbénou qui lance la première les hostilités, en initiant le mouvement «mercredi rouge». Croyant avoir anesthésié le peuple et tué sa fibre militante par la psychose, le gouvernement se voit embêté par cette initiative de protestation pacifique, contre  une révision précipitée et non-consensuelle de la Constitution, et les autres excès du pouvoir. Il utilise son moyen privilégié, la force et la violence, pour tenter d’étouffer le mouvement dans l’œuf. Mais, en dépit des arrestations et des  violences physiques infligées à certains militants en rouge, le mouvement ne faiblit pas. Au contraire, il a gagné les autres villes du Bénin.  

Le Front citoyen est entré dans la danse, depuis quelques jours, en sollicitant le soutien et l’engagement pour des actions politiques plus musclées, dans les jours à venir. Ce jour au Codiam, quatre figures politiques majeures, d’horizons divers, tous députés ou anciens députés, vont donner une conférence de presse pour afficher clairement leur opposition à Yayi et dénoncer ses mauvais choix politiques.  Il s’agit des honorables Candide Azannaï, Saka Fikara, Ismaél Tidjani Serpos et Janvier Yahouédéhou. Avec eux, il faut s’attendre à un procès en règle contre le pouvoir Yayi. Le samedi, les Forces patriotiques de gauche, avec à leur tête Paul Essè Iko,  et l’Union fait la Nation (Un), organisent une marche gigantesque pour contester la révision de la Constitution et les autres dérives du pouvoir. D’autres organisations et personnes pourront entrer dans la danse, les jours suivants. Elles sont décidées à affronter ce pouvoir, qui voulait marcher sur tout le monde. Et comme en 1988 et 1989, la lutte citoyenne et le militantisme des travailleurs sont de retour, pour secouer le régime de Yayi et l’amener à changer de politique. Sauf si Yayi écoute son peuple et abandonne le chemin de la terreur et de la violence.

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