Une autre crise couve à la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin (Ccib). Malgré la détermination au plus haut sommet de l’Etat, pour doter l’institution consulaire de son organe exécutif, afin de lui faire jouer pleinement le rôle qui est le sien dans le développement économique de notre pays, beaucoup d’irrégularités entachent le processus électoral en cours. Cela risque de créer, à terme, beaucoup de problèmes si rien n’est fait pour rectifier le tir.
Le Conseil des ministres s’est réuni en séances extraordinaires, le mercredi 04 et le vendredi 06 septembre 2013, sous la présidence effective du Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du gouvernement. Au cours de cette séance, le Conseil des ministres a adopté plusieurs projets de décret, notamment le projet portant convocation du corps électoral et organisation, le dimanche 22 septembre 2013, de l’élection des membres à l’Assemblée Consulaire de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin (Ccib). En fixant la date des élections consulaires au dimanche prochain, le gouvernement du Président Boni Yayi pensait régler définitivement le vide juridique qui avait cours à l’institution consulaire, depuis la fin de l’année 2011. Un vide juridique qui projette sur la scène internationale, une mauvaise image de notre démocratie.
Sur le terrain, les différentes listes et alliances de listes se sont vite mises dans la danse pour convaincre les électeurs à soutenir leur projet, pour une assemblée consulaire moderne. Mais, des nombreuses irrégularités et surtout une kyrielle de recours, sont pendantes sur la table des juges de la Cour Suprême. Conséquence, les différentes listes en compétition doivent prendre leur mal en patience, et attendre que la Cour Suprême vide d’abord tous ces dossiers.
En effet, les différents recours - une cinquantaine déjà à la date d’aujourd’hui - sans compter ceux qui pourraient être déposés les jours à venir, présagent de ce que les résultats de ces élections risquent de créer plus de problèmes qu’ils n’apportent de solutions à l’institution consulaire. En tout cas, si les choses devraient en rester là. Très mauvaise nouvelle donc, pour une institution consulaire qui a pendant longtemps végété dans l’impasse.
Des investigations faites, il est apparu que des listes de groupements non-affiliés à la Chambre consulaire sont en lice pour ces élections. Des associations régulièrement affiliées et membres de la Chambre depuis plusieurs années ne comprennent pas que d’autres associations non encore affiliées au regard des textes qui régissent l’institution, soient tout de même sur la liste publiée par la Commission électorale. Dans le lot des nombreuses insuffisances relevées, il y a aussi la violation en vue de l’article 103 des Statuts de l’institution. L’article 103 des Statuts dispose en son dernier alinéa que : «l’élection aux sièges d’un secteur, d’une catégorie, est faite exclusivement par les électeurs de ce secteur ou de cette catégorie de la région».
Mais, dans la pratique, des électeurs pourraient à la fois voter pour la catégorie dite région et pour celle dénommée nationale. Toutes ces irrégularités en vue, risquent d’engendrer des situations difficiles à gérer par la suite. Il urge donc que tous les recours soient vidés par la Cour Suprême. Qui pourrait recourir aux propositions faites en son temps par la Commission Gnonlonfoun, pour des élections transparentes à la Ccib.