Centrafrique : Désastre des éléments de Séléka au village Bohong

Les éléments de la Séléka font encore parler d’eux en Centrafrique. Le jeudi 05 septembre, l’Archevêque de Bangui Dieudonné Nzapalainga, accompagné par des journalistes, des missionnaires du diocèse de Bouar, représentants de Nations Unies y compris des éléments de la FOMAC se sont rendus au village Bohong pour constater les œuvres amères, inhumaines, atroces et intolérables réalisées par les Séléka.

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L’évènement en question

Le vendredi, 16 au 19 Aout 2013, un combat a opposé les éléments de la Séléka avec les archers du village de Bohong. Véritable carnage, exactions des éléments de Séléka, ce qui donne un bilan extrêmement lourd. On compte une cinquantaine de morts, plus de 4.500 maisons incendiés, des milliers de déplacés qui demeurent sans abri et exposés à des multiples maladies. Il est de même important de noter que 14 femmes ont accouchés lors de ce combat douloureux parmi lesquels deux enfants sont morts nés. Pourtant, un village qui économiquement était bien équilibré, est revenu encore au point du départ.

En effet, Bohong est un village de la sous-préfecture de Bocaranga qui se trouve au milieu de Bouar (70 km) et Bocarangua (74km). Il s’étend sur 17.076 km2 et de 25.806 habitants parmi lesquels se trouvent 2% de la population musulmane. Deux mois après la prise du pouvoir par la force de Michel Djotodia, ce village est sous le contrôle des Séléka. Seulement, exaspères, vexes, par l’extrême exaction de ces derniers sur la population civile. Les populations se sont vus contraints d’arrêter l’hémorragie des ses porteurs d’armes. A cet effet, un groupe d’autodéfense a été créé (communément appelés anti balaka).

Les Séléka ont arrêté l’un des chefs des autodéfenses, pour une histoire de règlement de compte et l’ont conduit à leur base. Le détenu a été cruellement torturé. Face à des vaines négociations pacifique afin d’obtenir la libération de leur chef, les jeunes du groupe d’autodéfense étaient obligés de s’organiser, passer à l’assaut, déloger les hommes de la Séléka et libérer leur chef. Les hommes de la Séléka étaient alors chassés du village, qui était sous contrôle de ces jeunes, pendant quelques jours. N’ayant pas voulus acceptés les reproches des archers, les éléments de la Séléka ont commencé à tirer sur les archers et ladite population. Ce qui aurait poussé les archers à répliquer et occasionnant une altercation de quatre jours.

Plusieurs tentatives de la reprise du village par la Séléka ont échoué. Ces derniers sont obligés de faire appel à Bangui pour demander des renforts.

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A l’arriver de ces renforts, le village a été vidé, tous les habitants de Bohong et ses environs, les archers se trouvent dans la pleine brousse à la merci des serpents, bêtes feroces, sans nourriture, sans abri. Seuls, vivent dans le village les musulmanes et les seleka. Les cranes humains et les squelettes continuent à joncher le sol de Bohong. Ce village traverse une vie dure, pénible, atroce.

Par ailleurs, Dandi, représentant (maire) de la commune de Bohong s’est beaucoup évertué pour ramener le calme dans la dite localité « Je demande a tous les archers de cesser avec les attaques. Qu’ils nous ramènent les armes. Nous demandons à tous les refugiés et les habitants de remonter au village. Que tout le monde sache que ces attaques ne sont pas la guerre de religion. C’est une incidence entre les archers et les forces de l’ordre de la Centrafrique. Je demande a tout le monde de se pardonner mutuellement », nous dit il.

Ipso facto après le constat sur le terrain, l’Archevêque qui, ayant réalisé une grande messe réunissant toutes religions confondues (Catholiques, musulmans, protestants, luthériens, apostoliques…) n’a pas hésité manifeste son indignation. « C’est inhumain de voir vivre les habitants de Bohong de cette sorte. Les armes ne sont pas permis aux porteurs d’armes d’en user pour leurs fins personnelles : braquer les biens des autres, semer la discrimination, tuer les habitants. C’est ignoble de voir des ossements humains trimballes sur le sol. Les porteurs d’armes sont appelés  a protèges la population de Bohong que de se retourner contre elle pour la rendre la vie dure. Maintenant que les structures scolaires sont détruites et que la rentrée scolaire est proche qu’en ferrait-on ? Même s’il faut que les habitants reviennent au village, c’est pour se loger où et comment puisque tout est détruit ? Nous demandons au gouvernement de prendre conscience de ce qui se passe en Centrafrique, de chercher à remédier à cela, de faire régner la paix, de trouver un point d’entente pour éviter que le pire n’arrive. Nous demandons aux partenaires des Nations Unies de voler au secours des populations en détresse. Pour la population, victime de toutes ces atrocités, exactions, qu’elle ait l’esprit de pardon puis d’éviter la vengeance. Par ailleurs, la population n’est pas autorisée à se combattre avec les représentants du gouvernement », a déclaré l’archevêque de Bangui Dieudonné Nzapalainga.

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