Nécessité de réviser la Constitution : Menace sur l’aide budgétaire, le nouvel argument du gouvernement

Les différentes sorties médiatiques des ministres, le week-end dernier, sur la révision de la Constitution, ont révélé un nouvel élément: le gouvernement fait désormais le lien entre la nécessité de réviser la Constitution, et la menace sur l’aide budgétaire dont bénéficie le Bénin auprès de ces partenaires financiers.

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C’est décidément la guerre des idées et des stratégies. Comme l’avait annoncé l’ancien ministre de la Justice, Réckya Madougou, le gouvernement est résolu à puiser dans ses réserves intellectuelles, tous les arguments qu’il faut, afin de convaincre les Béninois sur la nécessité de réviser – maintenant plus que jamais – la Constitution béninoise du 11 décembre 1990. Et pour cause. Depuis que les antirévisionnistes ont sorti les limites de l’argument relatif à la nécessité de réviser la Constitution, pour y inscrire l’imprescriptibilité des crimes économiques, le gouvernement a sorti un nouvel argument. Sinon, il a réorienté la portée de l’un de ses anciens arguments. Il s’agit de l’argument relatif à la création et la Constitutionnalisation de la Cour des Comptes.  

«Le Gouvernement reste convaincu que les trois (3) innovations essentielles, à savoir la création et la constitutionnalisation de la Cour des Comptes, la constitutionnalisation de la Commission Electorale Nationale Autonome (Cena) et l’imprescriptibilité des crimes économiques, participent à l’amélioration de la gouvernance dans notre pays, et sont des préalables à l’élimination de la pauvreté», peut-on lire dans le communiqué du Conseil extraordinaire des ministres du vendredi 30 août dernier. Le document insiste que ces innovations – la Cour des Comptes – visent à instaurer la transparence dans la gestion des affaires de la République, d’accélérer notre marche vers le progrès et la prospérité, et de soigner l’image de marque de notre pays auprès de nos partenaires et des pays de la sous-région. Car, «du fait de l’inexistence d’une Cour des Comptes dans notre pays, certains partenaires nous ont privé de leur appui budgétaire». Avant la publication du compte rendu du Conseil des ministres, vendredi soir, le ministre d’Etat François Abiola, avait mentionné cet argument «remodelé» sur l’Ortb – télévision nationale – au cours d’une émission spéciale révision. Il avait cité quelques pays qui ont décidé de plier bagages, parce que le Bénin ne dispose pas d’une Cour des Comptes. Le dimanche qui a suivi, le ministre Djènontin est revenu sur le même élément, au cours d’une autre émission télévisée sur la révision. Sans citer de pays en exemple, il a affirmé que la mauvaise gouvernance a fait fuir certains partenaires techniques et financiers.

La nécessité de réviser la Constitution, pour maintenir les appuis financiers des partenaires techniques et financiers, est donc le nouvel argument de «markéting» que le gouvernement fait valoir pour mieux vendre son projet de réforme.

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