Amab : l’Unamab dénonce un syndicat né pour diviser, et maintient la garde

Par une déclaration de presse faite hier au Palais de Justice de Cotonou, le bureau exécutif  de l’Unamab s’est officiellement prononcé sur la naissance d’un second syndicat des magistrats. Il s’agit de l’Amab, créée vendredi dernier. En plus de l’Union Nationale des Magistrats du Bénin (Unamab), la corporation des magistrats compte un second syndicat.

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Ce second syndicat est L’Association des Magistrats du Bénin (Amab) dont l’Assemblée générale constitutive a été faite ce vendredi 13 septembre au Palais de Justice de Cotonou. Il est présidé par Benoit Cyprien Thibozo. Ces membres fondateurs semblent mécontents de l’Unamab, dont ils n’ont pas hésité à critiquer certaines actions. La réaction de l’Unamab à la naissance de ce second syndicat n’a pas tardé.  Hier, le président Michel Adjaka et les membres de son bureau sont montés au créneau pour apprécier, dans le forme comme dans le fond, la création de l’Amab. Ils l’ont fait par une déclaration de presse rendue publique dans l’une des salles d’audience du Tribunal de Cotonou.

Division

Selon la déclaration de presse lue par le Secrétaire Exécutif de l’Unamab, Paul Fagnidé, l’Amab est n’est née qu’avec douze magistrats répartis dans six juridictions, sur dix-huit.  Ainsi, ces douze magistrats «ne peuvent prétendre représenter plus de trois cents auditeurs de justice et magistrats en activité ou à la retraite», surtout ceux de la Cour Suprême et des Cours d’Appel, «sans au préalable prendre le soin de les aviser de leur malheureuse, imprudente et inopportune initiative.» L’Unamab fait constater que le mode opératoire utilisé par les fondateurs de l’Amab, est comparable à la démarche qu’empruntent certains politiques béninois pour «atomiser» les partis et mouvements politiques. La preuve : «Dans une association, lorsqu’un membre a des griefs, inventés ou fondés, contre les responsables de celle-ci, il saisit la tribune que lui offre l’Assemblée générale pour les (griefs) porter aux autres membres.» Mais, curieusement, les membres fondateurs de l’Amab «n’ont articulé le moindre grief à l’endroit ni du Bureau exécutif, ni de l’Unamab, avant de porter leur association.» Pis, les douze magistrats fondateurs de l’Amab n’ont pas déposé au Bureau exécutif de l’Unamab leur démission, «en violation de l’article 10 des Statuts de l’Unamab, et 6  7 de son Règlement intérieur.»

Selon donc l’Unamab, l’Amab est née pour diviser. Elle est une «entreprise de déstabilisation du pouvoir judiciaire, par une classe politique bien connue et identifiée.»  Et la révolte des douze magistrats fondateurs de l’Amab «a sa source dans la contestation des nominations irrégulières, prononcées en Conseil des ministres le 28 mai  2013, le soutien constant et indéfectible apporté au juge Angelo Houssou, le refus de l’Unamab de cautionner la vassalisation du pouvoir judiciaire par la Cour Constitutionnelle et le Pouvoir exécutif, à travers le projet de Loi portant révision de la Constitution du 11 décembre 1990», ont expliqué les responsables de l’Unamab. Pour rappel, le juge Angelo Houssou est ce juge d’instruction qui a déclaré un double non-lieu dans les affaires dite de tentatives d’empoisonnement et de coup d’Etat. Il avait fait objet de «persécution» de la part du pouvoir, après avoir rendu ses ordonnances.

Assurance et garde

L’Unamab «rappelle aux apôtres de la division au sein de la magistrature, qu’une Justice divisée est gage de sous-développement, d’instabilité sociale et de pauvreté.» Le syndicat rassure que la naissance de l’Amab n’émoussera en rien sa détermination à assurer, plus que par le passé, la défense des intérêts moraux et matériels des magistrats. Et tout en exigeant le retrait et la relecture du projet de Loi portant révision de la Constitution, en ses «dispositions attentatoires à l’indépendance de la Justice», l’Unamab invite ses membres à «rester mobilisés, afin que la correction des nominations irrégulières, exigée, soit contre vents et marrées effective, au plus tard le 15 octobre 2013.»

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Objectifs de l’Amab

1- Œuvrer pour que le magistrat, en général, et les collègues membres de l’Amab en particulier, restent et demeurent totalement apolitiques ;

2- Œuvrer pour que les prochaines affectations respectent les principes sacro-saints de justice

3- Œuvrer pour le respect de l’intégrité physique du magistrat ;

4- Amener l’administration à prendre les mesures adéquates pour l’application effective de nouveaux codes de procédure, pour une uniformisation des procédures dans toutes les juridictions, d’autant plus que ces codes sont d’application immédiate, et participent à la normalisation du Droit ;

5- Œuvrer pour que l’administration prenne des mesures pour le maintien de certaines primes liées  au statut du magistrat à la retraite ;

6- Œuvrer pour des avantages liés à la fonction du magistrat nommé à la Cour d’Appel ;

7- Œuvrer pour que l’administration rende plus effectif le rapprochement de la Justice des justiciables, notamment la création de nouvelles prisons civiles au siège de juridictions ; les cas de Savalou et de Djougou, d’Allada, de Pobè d’Aplahoué sont édifiants.

8- Œuvrer pour rendre effective la création des tribunaux prévus par la Loi portant organisation judiciaire ;

9- Œuvrer pour que soit effectifs certains droits acquis comme

– Le renouvellement et l’établissement des cartes professionnelles

– La mise à disposition des collègues de la scientifique

Bureau directeur de l’Amab

Président : Benoit Cyprien Tchibozo

Vice-président : Bienvenu Kouessi Anagonou

Secrétaire administratif  Eric Marcel Ahéhéhinnou

Secrétaire administratif  adjoint : Bignon Adjobimey

Secrétaire chargé de l’organisation et des loisirs : Jacob Fidégnon

Secrétaire chargé de la formation professionnelle et de la promotion de l’éthique : Procureur général

Gilles Modeste Sodonon

Trésorier Général : Jules Chabi Mouka

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