Pour de nouvelles habitudes de déplacement urbain!

Dans la première partie de nos développements concernant les déplacements urbains à Cotonou, notamment avec les déboires successifs des compagnies de transport en commun, nous avons mis en exergue une certaine malédiction cotonoise, accentuée par la calamité que représentent ces milliers de zémidjans, les inévitables conducteurs de taxis-motos…

Si le mode le plus courant pour se déplacer à Cotonou reste le taxi-moto, qu’en est-il des vrais taxis ? Quelle structure pour, comme dans les grandes villes de la sous-région, organiser ce secteur des transports urbains, pour qu’à défaut des bus municipaux, on puisse disposer de taxis confortables pour des «déplacements solidaires à coût partagé» ? Il s’agit donc pour nous, dans cette seconde partie, de proposer un changement d’habitude dans nos déplacements urbains, avec à la clé des solutions pratiques et innovantes du citoyen, pour un renouveau du déplacement dans la ville de Cotonou, dans le respect de l’environnement, une autre «Solidarité», plus «Excellente» celle-là…

Sortir des sentiers battus!

Dans notre démarche, il s’agit de mettre l’accent sur l’Innovation et le courage…

Courage de faire bouger les lignes et de bousculer les idées préconçues, avec toute la détermination qu’il faut pour réussir à faire adopter les nouvelles habitudes.

Innovation, ensuite, pour proposer des solutions, certes tirées du vécu et des réalités d’autres continents, mais adaptées au marché local.

En somme, il s’agit de mettre en place des structures adéquates et des projets répondant aux besoins réels des Cotonois, en matière de déplacement urbain, en général, et de transports en commun, en particulier.

Aussi, doit-on se baser sur les difficultés qui ont fait péricliter les précédentes initiatives, notamment en ce qui concerne le transport en commun, pour leur apporter des réponses pertinentes et innovantes, tout en faisant «évoluer les vieilles habitudes», concernant les déplacements urbains, dans leur globalité.

Cependant, étant donné la récente débâcle de la Compagnie BENAFRIQUE, nous allons plutôt nous appesantir sur la seconde partie, notamment les déplacements urbains pour les actifs et les particuliers, laissant donc de côté les transports en commun.

Braver la poussière et la chaleur!

Quand ils ne possèdent pas de voiture à Cotonou, mais qu’ils doivent se déplacer de manière professionnelle, sûre et rapide, pour aller aux points de rencontre avec leur clientèle, il est assez difficile pour les particuliers, de mener des activités.

Ainsi, sont-ils obligés, à défaut de solliciter les services des zémidjans calamiteux, de braver la poussière et la chaleur, pour se déplacer, à pied. Mais, dans nos réalités, celui qui est à pied est un «pauvre type…» Et quand, en plus, il doit être «bien habillé», en professionnel, il est considéré comme un «extra-terrestre».

Alors, comment doit se déplacer le professionnel actif, pour allier proactivité, dynamisme, sécurité, confort, et coût ? La sentence pour assurer ces cinq exigences, est sans appel : A pied, Messieurs les travailleurs… Marchons, marchons !

Bravons la poussière et la chaleur cotonoises… Avec une serviette pour nous éponger, ou un chapeau pour nous abriter du Soleil. Ainsi outillés pour traverser la ville, nous sommes sûrs d’arriver à bon port, en entier, sans crainte qu’un malheureux ne nous fasse tomber et nous casse la dent… Dirions-nous avec humeur.

Et qu’importe ce que les badauds penseront… A moins qu’entre temps, la Municipalité n’ait pris ses responsabilités, pour mettre en place un service décent, durable, confortable et accessible de transports en commun, avec des bus (solution réaliste rapide) ou des tramways (solution durable et en adéquation avec les exigences du temps, et de l’environnement).

Et le «dépannage», en cas de rendez-vous professionnel ou de mondanité!

Evidemment, en cas d’urgence professionnelle, ou d’affaires, un rendez-vous donc, il est plutôt conseillé de se déplacer plus confortablement et plus rapidement. Ce qui impose un véhicule.

Or, le service des taxis à Cotonou est des plus embryonnaire, à part pour l’interurbain dans des épaves de camionnettes françaises, ou pour aller au marché, ce qui n’est pas le cas du professionnel.

Ce qui nous oblige donc à penser à d’autres solutions, pour pallier l’absence de voiture. Nous ne saurions parler ici de co-voiturage, car ce n’est point dans les mœurs locales. C’est pourquoi nous employons le terme «dépannage», en se faisant déposer par un ami… Ou en recourant aux services d’un loueur de voitures… Ils ne sont pas légion, et leurs offres sont trop onéreuses, inadaptées à ce genre de besoin ponctuel.

Un exemple pratique : la Location de véhicule à la carte!

Imaginez un parc de SUV (Sport Utility Vehicle), ou cross-over urbains (4×4), adaptés pour traverser Cotonou, la ville des bas-fonds, en toute saison.

Ajoutez-y une tarification raisonnable ! Par exemple, au lieu de la location à la journée (24 heures) proposée par les loueurs de la place, entre quarante et soixante-dix mille francs Cfa, la compagnie proposerait plutôt un forfait de 2H, 4H ou 8H, pour les genres de déplacements professionnels qui nous concernent…

Telle est notre proposition innovante, à moins qu’une «vraie Compagnie de taxis», avec tarification à la course (au kilomètre), ne s’installe dans notre vielle bien-aimée, allégeant la souffrance des professionnels modernes, ayant besoin de mobilité, de sécurité et d’un minimum de confort pour réussir leurs activités.

Quant aux Leaders citoyens, ils se doivent de montrer l’exemple, en laissant de temps en temps la voiture au garage, et en faisant quelques randonnées pédestres à travers la ville, avec à la clé, plusieurs bénéfices, aussi bien pour leur santé (se maintenir en forme par la marche), pour l’environnement (réduire la pollution et lutter contre le réchauffement climatique) et pour les activités économiques (en promenade on découvre plus et on achète mieux)…

Comme ce Lord anglais, costume et chapeau haut de forme, avec son bâton de commandement en main… Keep Walking Johnny ! Revisitons les joies de la promenade, en famille ou entre amis, une meilleure forme de Solidarité !