Renaissance du Bénin : Lehady Soglo, l’homme par qui la crise est arrivée

La Rb descend progressivement aux enfers. Depuis le début de cette législative, le parti tangue et vit d’inquiétants soubresauts. De l’intérieur, une fronde monte, mais le président Lehady Soglo reste   imperturbable et accuse des «ingrats».

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En 2006, alors en pleine campagne pour l’élection présidentielle, son père Nicéphore Soglo le présentait aux militants de la Rb comme son dauphin, son «petit», celui qu’il a formé pour prendre sa place, et qu’ils doivent désormais suivre . Sept ans, on n’a pas l’impression que l’élève ait bien fait ses classes, et qu’il ait bien assimilé les leçons de son maître qui doit normalement regretter de l’avoir présenté comme son dauphin. Certes, le Président Soglo ne fit pas de grands exploits sur le plan politique, pendant son quinquennat, mais tout semble amener à dire qu’il ne fut pas si contesté que ça au sein de sa coterie politique. Pas au seuil critique que son fils et dauphin Lehady a atteint.

En moins de deux mois, le parti a vu partir trois députés, rejoints par un ancien ministre et une demi-douzaine de conseillers municipaux sur le plateau d’Abomey. Mais, le plus grave ici, c’est beaucoup plus l’indifférence du président, Lehady Soglo. Ainsi, le prix de l’indifférence pourrait être payé durement par ce parti, si son président ne se réveille pas tôt, pour prendre les taureaux par les cornes. Et pour cause, les indiscrétions font état de ce que d’autres députés et leaders du parti s’apprêtent à lâcher le navire Rb, comme Epiphane Quenum. Mais, Lehady ne semble pas trop s’en préoccuper. Pour lui, ceux qui s’en vont sont des «ingrats»,  parce qu’ils ont été «fabriqués» par la Rb et ils ne sont pas reconnaissants. Ce fut le cas de l’honorable Parfait Houangni et d’Epiphane Quenum. Tous deux ont été ingrats.  Lehady fait, par contre, fi des nombreux griefs et récriminations de la plupart des cadres et députés du parti, sur sa gouvernance. Il revient fréquemment de leurs déclarations, que le président Lehady est souvent discourtois dans ses propos, autocrate, allant jusqu’à menacer des députés, selon les dires de l’honorable Epiphane Quenum, de leur «couper» la tête pour avoir osé aller rendre visite à Boni Yayi à son insu. C’est aussi le bon patron torpilleur, qui vous pose des pièges et fait tout pour vous déstabiliser, s’il voit que votre côte de popularité  monte dans l’opinion et que vous risquez de lui ravir la vedette. Pourtant, il est fréquent d’entendre dire qu’il n’y a pas de démocratie dans le parti. Les décisions sont prises par le seul président et le noyau de ses amis, et imposes aux autres.

Péché de jeunesse ou stratégie pour vider le parti de ses barrons aux «dents longues» ? Difficile de le dire. Seulement, au regard de l’ampleur que prend la contestation interne et de la vague des départs, l’inaction et le silence du président du parti seraient bien assimilés à une volonté de voir le parti mourir de sa propre mort.  

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