Bénin : le Dgpn Houndegnon «justifie» le rançonnement des populations par les policiers

Phénomène illégal et décrié par les victimes, le rançonnement des populations par les éléments des Forces de l’ordre se trouve curieusement justifiable, selon le Dgpn, Louis-Philippe Houndègnon. Commentaire. 

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Une injustice justifiée. «On ne peut pas demander à un policier qui est à moins de 40.000 F Cfa, de ne pas rançonner». Cette phrase dans la plaidoirie du Directeur Général de la Police Nationale, Louis-Philippe Houndègnon, dans le cadre du vote de la Loi portant Statut particulier du policier, a retenu l’attention de plus d’un, dimanche dernier. Car, cette phrase du Dgpn lors de l’émission dominicale ‘’Zone Franche’’, de la chaîne de télévision privée Canal 3, semble justifier et cautionner une pratique illégale.

En  effet, si l’information selon laquelle, un policier, qui au péril de sa vie, travaille jour et nuit pour le maintien de la sécurité des personnes et des biens, est  à moins de 40.000 F Cfa de salaire mensuel, émeut et est compréhensive, cela ne pourrait justifier un acte illégal. Et pourtant, au motif de leur mauvais traitement salarial, leur supérieur hiérarchique, censé leur indiquer la  bonne conduite, le justifie sans aucune gêne. Cet argumentaire fallacieux, émanant du sommet de la hiérarchie policière béninoise, sur cette pratique non seulement préjudiciable au principe de la libre-circulation des biens et des personnes sur l’ensemble du territoire national, et décrié par toutes les instances, tant au niveau national qu’international, choque. Et suscite quelques interrogations. On se demande, par exemple, si les candidats au concours d’entrée à la Police, ignorent le traitement salarial dû à leur rang ? Pourquoi ce sont les populations qui paieraient pour les mauvais traitements salariaux ? Le Dgpn semble ignorer que la formation donnée aux soldats, les prépare à de tels traitements, et  qu’en aucun cas ils ne devraient se sentir lésés au point de chercher à se faire justice de cette façon non-catholique.

Sous d’autres cieux de telles justifications ont conduit à des mutineries dans l’Armée. Et le Bénin  n’est pas moins épargné. Le Dgpn est mieux placé pour le savoir. 

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