Cnss : le silence de Yayi fragilise l’Ige et couvre Ali Yérima

Le Conseil d’administration (Ca) sortant de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (Cnss), présidé par Sébastien Ajavon, avait dénoncé près de deux milliards de pertes pour la structure. Sur les traces de cette dénonciation, une Commission de l’Inspection Générale de l’Etat (Ige), diligentée par la Présidence de la République, a également relevé des dysfonctionnements liés à une mauvaise gestion de l’actuel Directeur Général. Et pourtant, tout se passe comme s’il ne s’est jamais rien passé. 

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Contrairement au scénario Expédit Houessou, dans le feuilleton de la Sonacop, Auguste Ali Yérima, à qui il est pourtant reproché un trop-perçu et un manque à gagner de près d’un demi-milliard de francs Cfa, continue de crier sous certains cieux, que le rapport de l’Ige ne peut le faire partir de la tête de la Cnss. Alors que ledit rapport est suffisamment éloquent et parle de lui-même.

Le rapport fait d’abord état d’un double-emploi, pour ce qui est du salaire du Dg. Alors qu’il est à la Cnss, il percevait encore son salaire d’enseignant du supérieur, de novembre 2011 à septembre 2012. Soit au total 10.855.770 francs Cfa, qu’il est sommé par l’Ige de reverser au Trésor Public.

Par ailleurs, le Dg Ali Yérima Auguste René a perçu un salaire mensuel net, à la Cnss, de novembre 2011 au 30 juin 2013. Un salaire qui n’a pas tenu compte de la décision N°10 du relevé des délibérations de la session ordinaire du mercredi 27 juin 2012, du Conseil d’administration, organe compétent dans le cas d’espèce, en matière de fixation des rémunérations du Dg.

C’est en s’arrogeant donc les pouvoirs du Ca, que le Dg s’est fait payer le salaire de son prédécesseur, fixé en tenant compte de paramètres liés à la fonction antérieure assumée par celui-ci avant sa nomination comme Dg de la Cnss. De plus, au-delà du salaire qu’il s’est fixé, le Dg Ali Yérima s’est fixé des montants forfaitaires non-justifiables, relatifs à ses missions à l’intérieur et à l’extérieur du Bénin, en plus des indemnités et primes ordinaires de mission. Un trop-perçu de salaire et de primes, qui s’élève, selon le rapport de l’Ige, à près de 35 millions de francs CFA. Par ailleurs, il est également reproché au Dg Ali Yérima, un  manque à gagner sur des placements, qu’il a occasionné et qui est  évalué à près de 492.587.663 francs CFA. Ce manque à gagner provient d’une mauvaise gestion des dépôts à terme (Dat) de la Caisse.

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Malgré ces mauvaises manipulations de fonds publics, on ne comprend donc pas comment un gouvernement qui prône la transparence et la bonne gouvernance, ne réagit pas. Aussi, le Chef de l’Etat et son gouvernement ont préféré boire la tasse du mutisme, dans cette affaire, comme s’il ne s’était jamais rien passé.  Mieux, ce sont certains Directeurs centraux ou techniques de la Cnss, qui, à la faveur d’une sortie médiatique, sont venus déclarer dernièrement, que tout va bien au sein de la structure, jetant ainsi une part de doute sur le rapport de la Commission de l’Ige.  A cette allure, on se demande bien à quoi sert, finalement, une institution comme l’Ige, fonctionnant aux frais du contribuable, si ses rapports ne sont plus susceptibles de produire d’effets. Et dans le cas d’espèce, c’est surtout la notoriété de l’Ige qui s’en trouve fragilisée.

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