Lepi : contestations autour du recrutement d’un DAA à Lokossa

La correction de la Liste Electorale Permanente Informatisée (Lepi), qui se déroule au Bénin, ne connaît pas que des difficultés de calendrier. En effet, le recrutement des membres des différents démembrements du Cos-Lepi, dans les communes et arrondissements, est déjà sujet à des petits jeux de couloirs, visant à brimer d’aucuns au profit d’autres. Dans la Commune de Lokossa, Coffi Amoussou régulièrement recruté par le Cos-Lepi, fait déjà les frais de cette injustice. 

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Suite à un appel à candidatures lancé par le Cos-Lepi pour le recrutement des Délégués d’Arrondissement à l’Actualisation (Daa), Coffi Amoussou a été retenu dans l’arrondissement de Lokossa, après les deux phases de recrutement régulièrement organisées par le Cos-Lepi ; c’est-à-dire la présélection et la sélection finale, par le biais d’un test.

Mais contre toute attente, alors que celui-ci attendaient d’être installés dans ses fonctions, il reçut du président du Cos-Lepi, une lettre, en date du 18 octobre 2013, lui notifiant l’annulation de sa désignation en tant que Daa de Lokossa. Cette décision se basait sur le motif selon lequel Coffi Amoussou ne réside pas à Lokossa, un critère exigé par l’article 16 de la Loi N°2012-43 du 05 février 2013 portant apurement, correction, mise à jour et actualisation du fichier électoral.

Et pourtant, le Sieur Amoussou a obtenu, lors de la Constitution de son dossier, un certificat de résidence régulièrement délivré par le Chef d’arrondissement de Lokossa. De surcroît, l’homme dispose bien d’une résidence dans l’arrondissement de Lokossa centre, Commune de Lokossa, au quartier Glo-guinkomè, parcelle H du lot 22, situé au grand carrefour «Dogbo».

Tout aurait commencé, lorsqu’une lettre de contestation a été adressée au président du Cos-Lepi par la Commission Communale d’Actualisation (Cca) de Lokossa. La Cca de Lokossa qui est dirigée par Dame collette Dakpè, épouse du Maire de la ville de Lokossa. Mais chose plus intrigante dans cette affaire, c’est que la première dame de Lokossa, elle-même, ne réside pas à Lokossa, critère pourtant exigé par le même article 16 de la Loi N°2012-43 du 05 février 2013, déjà cité un peu plus haut. En effet, Madame Collette Dakpè née Awadji, vit et travaille déjà à Cotonou, à la Direction Départementale de l’Enseignement Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle.

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On se demande alors pourquoi cette Justice à double vitesse ? Pourquoi Madame Dakpè a le droit d’être Caa-Lokossa, alors qu’elle réside à Cotonou, où elle travaille, pendant que le sieur Coffi Amoussou, lui, s’est vu éjecté pour un même critère ? Encore que ce dernier dispose d’une attestation de résidence dûment signé par le chef d’arrondissement de Lokossa.

Une petite analyse permet de constater que cette injustice qui règne à Lokossa, pourrait avoir un dessous politique qui ne dit pas son nom. Il est un secret de polichinelle que le Maire de la ville de Lokossa est de la mouvance présidentielle. Coffi Amoussou est, quant à lui, un militant de l’Union fait la Nation, une alliance de l’opposition. Ce qui se passe ressemble donc à des manœuvres politiciennes pour écarter un Daa, parce ce qu’il n’est pas Fcbe. Et pourtant, ce dernier a été désigné par un test auquel il a été déclaré admis.

Conflit d’intérêt ?

Le responsable de la Cca, chargé de superviser la correction du Fichier électoral qui servira à élire le prochain Maire à Lokossa, n’est rien d’autre que l’épouse du Maire sortant. Si on s’en tient à toutes les manœuvres politiciennes et partisanes qui ont conduit à la réalisation d’une Lepi grabataire, un tel positionnement n’est pas du genre à mettre fin aux suspicions, en ce qui concerne la confection d’une liste fiable. Si l’épouse du Maire se charge de confectionner une liste électorale qui servira à élire éventuellement son mari, n’est-ce pas une façon de dresser déjà un lit à des contestations ? La Lepi a déjà causé assez d’ennuis au Peuple béninois pour qu’on s’acharne encore aujourd’hui à en faire une affaire de famille. Il s’agit là d’une situation assez délicate qu’il vaudrait mieux chercher à régler avant que cela ne crée d’autres foyers de tensions.

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