Remaniement technique du gouvernement : encore un de saugrenu !

Un autre remaniement technique est intervenu, hier dans l’après-midi. Et, comme à l’accoutumée, le Chef de l’Etat a joué avec ses humeurs et son sens de l’improvisation. Deux ministres changent de portefeuille, après seulement deux mois d’exercice. Au finish, le gouvernement s’en sort avec un  ministère de plus, dans une période de grande récession économique.

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Comme tous ses précédents remaniements ministériels, celui d’hier,  goupillé par la Chef de l’Etat, suscite interrogations et inquiétudes. Non seulement on ne saura jamais les raisons qui motivent les mutations de certains ministres, non plus celles concernant la création d’un nouveau portefeuille. Ce matin par exemple, le ministre de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs, Naomie Azaria, était encore au Palais pour une décoration. Ce n’est donc pas évident qu’elle ait pu être informée de ce remaniement. Et c’est toujours comme cela que les choses se passent, au sein du gouvernement. Les ministres sortants ou mutés, ne savent souvent rien des raisons qui ont amené le Président de la République à leur changer de place ou à les sortir. Souvent même, ils sont informés, comme tout le monde, de leurs sorties du gouvernement ou de leurs mutations, par voies ordinaires. A peine ont-ils fait quelques mois, pour apprendre à connaître leur ministère, qu’un remaniement technique vient les balayer. Et le même cycle reprend avec d’autres ministres. Parachutée du Port de Cotonou, où elle officiait comme Directrice chargée des Ressources Humaines, elle a fait quelques semaines à la tête du ministère de la Jeunesse et des Sports, juste le temps de voir la Fédération Béninoise de Football élire son nouveau Comité exécutif. Et voilà ! Elle est envoyée au ministère du Commerce. A l’instar de l’ex-ministre Sofiath Onifadé, elle commence sa carrière de ministre-nomade, pour finir peut-être comme elle, sur le carreau après quelques mois.

Les Omd, les Odd et Amoussouga

Le professeur d’économie monétaire était depuis très longtemps dans les tablettes de Boni Yayi, qui a fait de lui un de ses plus proches collaborateurs. Depuis quelques mois, il est choisi pour le compte du Bénin, pour faire partie d’une équipe interdisciplinaire d’experts qui travaillent sur les Objectifs de Développement Durable. Ce n’est donc pas surprenant de le voir nommé à ce poste. Ce qui doit surprendre, c’est plutôt le libellé de ce portefeuille, alors que dans le gouvernement, il y a un ministre qui s’occupe du Développement. Certes, en faisant ce choix, Yayi veut certainement faire les yeux doux aux partenaires au développement, en l’occurrence le Pnud. Cela permettra au Chef de l’Etat de capter, sûrement, des rentes extérieures, et de montrer bonne figure au sein de la communauté internationale.

Mais, la création de ce ministère ne se justifie pas au regard de la récession économique actuelle et des options, maintes fois annoncées, du gouvernement de réduire le train de vie de l’Etat. Le Chef de l’Etat pourrait satisfaire à cette même exigence, en faisant des Omd et Odd un département sous tutelle du ministère du Plan. Car, son choix revient plus cher, et n’est pas forcement le plus efficace. Et au finish, on se demande à quoi bon ce remaniement, si ce n’est pour la seule volonté de faire entrer un collaborateur qui, réellement, étais au gouvernement sans l’être.

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