Tentative de contrôle du Parlement : Yayi Boni a échoué, selon Eric Houndété

Boni Yayi n’a plus tout le contrôle de sa majorité parlementaire. C’est ce que le député de l’opposition Eric Houndété a voulu faire transparaître dans une déclaration qu’il a faite hier au Parlement, au cours de la séance plénière. C’était également pour lui une occasion de saluer et de féliciter tous les députés de la majorité présidentielle qui ont désormais le courage de faire échec à l’intrusion du président Boni Yayi dans le fonctionnement de l’Assemblée nationale. Nous vous proposons, ci-dessous, l’intégralité de la déclaration du député. 

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 « Lorsque nous nous séparions vendredi dernier, notre collègue Sacca Fikara avait pris la parole pour dire que c’est le président Boni Yayi qui avait empêché la poursuite des travaux. Je lui demandais pourquoi il disait si  haut ce que tout le monde savait déjà. Ce matin, tout le monde sait que c’est Yayi qui a empêché la continuation de nos travaux. Il a empêché la continuation de nos travaux, parce qu’en violation de notre règlement intérieur, un collègue a demandé une suspension sans cause. Nous avons cherché à savoir pourquoi il demande une suspension, et au finish, c’était sans cause. Et voulant faire appliquer le règlement intérieur, nous avions réussi à lire le rapport de la commission que nous n’avons pas malheureusement discuté. Encore une fois, c’était la preuve que nous ne savions pas pourquoi on avait demandé cette suspension. Les faits montrent que la cause était au palais de la présidence de la République où on a failli envoyer à la tombe mon cher frère et collègue Lucien Houngninbo. Je voudrais compatir avec mon collègue, parce que ce lieu n’est pas un bon lieu. Cette suspension que nous avons eue, j’ai compris que c’était une suspension pour la majorité présidentielle, la majorité de Yayi Boni qui avait besoin de se parler, qui avait besoin de persécuter des gens, qui avait besoin soit d’étouffer Houdé et de l’empêcher d’être candidat, ou d’envoyer à l’hôpital l’honorable Houngninbo. Mais il me semble que chacun de nous député, doit se poser la question de savoir, si on peut continuer à faire fonctionner notre parlement de cette manière là, où c’est de la présidence de la République que des instructions viennent pour que les députés sachent ce qu’ils ont à faire. Je voudrais saisir cette occasion, pour saluer et féliciter tous les députés de la majorité présidentielle ou parlementaire qui ont eu le courage de refuser l’injonction de Yayi Boni, l’intrusion du président Boni Yayi dans le fonctionnement de l’Assemblée nationale, même s’ils ont réussi à interrompre nos travaux ici vendredi dernier. Si nous banalisons ces faits, demain, notre Assemblée nationale deviendra autre chose. Je constate l’échec de Boni Yayi dans sa tentative de nous imposer n’importe quoi. Je voudrais constater avec-vous que le rapport qui nous est présenté, devrait être rejeté parce que notre règlement intérieur et la constitution, ainsi que la décision DCC 09-002 et les décisions qui s’en sont suivies ont prescrit que les positions à prendre dans les structures qui dirigent le parlement doivent prendre en compte la majorité et la minorité de façon proportionnelle. Que constatons-nous aujourd’hui ? Nous avons un bureau de l’Assemblée nationale composé à 100%, exclusivement de membres de la majorité…En adoptant le rapport qui ne demande pas de façon explicite, que le deuxième questeur soit un membre de l’opposition, nous aurons violé la constitution, nous aurions violé le règlement intérieur, nous aurions fait, au mépris de toutes les décisions prises par la cour constitutionnelle. Monsieur le président, je vous renvoie à votre conscience de manager de l’Assemblée nationale, à votre conscience d’homme comprenant les questions de droit et de justice et je rappelle les collègues à leur conscience également pour que ce rapport soit rejeté ou qu’il soit écrit clairement que la position de deuxième questeur de l’Assemblée nationale revient de droit à l’opposition, comme c’est fait pour le poste au parlement panafricain, on a spécifié que c’est une femme »

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