40 ans de la Boad : la sécurité alimentaire, l’une des priorités de l’avenir

Les festivités marquant les Noces d’Emeraude de la principale institution financière de l’espace Uemoa, la Banque  Ouest-Africaine de Développement (Boad), se sont déroulées au cours de la semaine dernière. Elles ont été marquées par le bilan de l’institution et des perspectives d’avenir.

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700 projets, pour un montant global de 2.800 milliards de francs Cfa (environ 5,6 milliards USD), une augmentation du capital autorisé de 2, 4 milliards F Cfa (4,8 millions USD) en 1976, à 1.050 milliards F Cfa (2,1 milliards USD) en 2010. C’est ce qu’il faut, globalement, garder des quarante années d’existence de la Banque Ouest-Africaine de Développement, principale institution de financement de l’Union Economique et Monétaire des Etats de l’Afrique de l’Ouest.

Ces festivités ont été marquées par l’organisation d’un colloque intitulé : « Les banques sous-régionales de développement : nouveaux enjeux « , colloque qui a connu la présence de quatre Présidents de l’Uemoa, dont le Béninois Boni Yayi, le Nigérien Mahamadou Issoufou, le Malien Ibrahim Boubacar Keita, et le Togolais Faure Gnassingbé. Ce colloque a permis aux nombreux participants, constitués en majorité de personnalités politiques ouest-africaines, des représentants de multiples banques et institutions partenaires de la Boad, provenant de l’Europe et des Etats-Unis, de débattre sur plusieurs sujets. Dont la sécurité alimentaire, la croissance verte, les Petites et Moyennes Entreprises, l’agro-business, et la mobilisation des ressources pour les banques sous-régionales de développement. Avec comme objectif général, visé par la Boad, de trouver les voies et moyens de renforcer sa contribution au développement des pays de la Zone Uemoa (Bénin, Burkina Faso, Côte-d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo)

Des recommandations pour des perspectives audacieuses…

Au terme des assises marquant les festivités des Noces d’Emeraude de la Boad, les participants ont fait plusieurs recommandations, dont la garantie de la sécurité alimentaire dans l’espace Uemoa.

En effet, s’agissant de la sécurité alimentaire, il a été proposé que les fonds destinés au financement des chaînes de valeurs agricoles et de l’agrobusiness au sein de l’Union, soient effectivement utilisés et que les fonds régionaux créés dans le cadre de la mise en œuvre des politiques régionales agricoles, soient renforcés. Il est également suggéré de mettre en place, dans l’espace Uemoa, un organe destiné à promouvoir les filières agricoles, et accompagner les petits producteurs agricoles et les partenaires publics et privés du secteur. Ainsi que la mise en place d’une « Commission pour le Sahel », qui sera présidée par le Sénégalais Jacques Diouf, ancien Directeur Général de la FAO (Fonds des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture. Une Commission qui sera accompagnée dans sa politique par la Fondation Bill Gates, aussi représentée au colloque.

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Quant à la question de la croissance verte, le forum a conseillé à la Boad de servir d’entité opérationnelle, en vue de mobiliser des ressources indispensables, dans les pays membres de l’Union, pour son développement.

La question de l’énergie n’a pas été occultée. A ce sujet, le forum a pris un certain nombre de mesures visant à explorer d’autres sources d’énergie, dont le solaire, en vue de son exploitation en rapport avec les acteurs concernés dans l’espace Uemoa. Et pour dynamiser l’institution, les participants ont suscité la mise en place d’un panel d’experts de haut niveau pour l’assister.

A toutes ces recommandations, le Président de la Boad, Christian Adovèlandé, a adhéré, en les transformant en défis à relever, à travers l’opérationnalisation du «Plan stratégique 2014-2018» de l’institution, dont le coût est estimé à 360 milliards de F Cfa.

A la cérémonie de clôture du colloque, le président Christian Adovèlandé a affirmé, allant dans le sens de ces recommandations, que l’ambition de la BOAD, est de garantir la sécurité alimentaire, par la modernisation de l’agriculture, et l’exploitation des 65% des terres arables non encore cultivées. Parmi d’autres défis, il a cité la garantie de l’eau potable, en toute saison, aux 40% des habitants qui n’y ont pas toujours accès, et l’obligation d’assurer un accès aux services financiers aux 93% des populations qui en sont encore exclues. Il a également exprimé sa volonté, au nom de l’institution, d’assurer le développement des infrastructures de transport dans l’espace UEMOA, où seulement 7 km sont bitumés sur 100 km2. Aussi, a-t-il souhaité l’appui additionnel des Etats-membres, pour un accès de la banque à des ressources concessionnelles internes.

L’élément perturbateur de la fête de Lomé

La célébration des Noces d’Emeraude de la Boad a failli capoter par une situation bien inconfortable pour les organisateurs. Il s’agit d’une intoxication alimentaire. C’est le président en exercice de la BOAD, Christian Adovèlandé, qui a évoqué en personne, l’incident, à quelques minutes de la clôture du colloque. C’était le 14 novembre.

Il a présenté, en effet, les excuses du personnel de la BOAD aux participants, pour les désagréments suite à «une intoxication alimentaire». Qui a touché beaucoup de convives aux festivités de ce Jubilé d’Emeraude, après le déjeuner d’ouverture au «Nouveau Palais de la Présidence» à Lomé, le 13 novembre dernier. «Nous avons pourtant pris le plus grand soin pour confier la préparation des repas à des professionnels», a-t-il confirmé.

Mais, il y a eu plus de peur que de mal. Car, les victimes en sont sorties indemnes. Pour avoir été, aussitôt, médicalement pris en charge, d’après le président Adovèlandé. L’entrée au menu, serait à l’origine du malaise, d’après les convives.  

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