Litige domaniale à Dèkoungbé : vendredi noir pour les habitants de Abikoucodji

Un Huissier, aidé par un bulldozer et flanqué de cinq militaires, a procédé, vendredi dernier, à la démolition d’une dizaine de maisons, à Abikoucodji dans le quartier de Dèkoungbé (Cotonou). Encore un domaine en litige. Plaintes, complaintes, pleurs et affolement ont ponctué la journée du vendredi dernier. Elle a été bien émouvante, teintée de tristesse et de désarroi pour les habitants d’Abikoucodji.

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Une foule médusée, impuissante, qui s’est résignée à des supplications, a assisté à la démolition des maisons. Sous la houlette de l’Huissier de Justice Bankolé. Le bulldozer a accompli sa besogne, avec la protection des Forces de l’Ordre, et devant le désarroi des habitants meurtris. Selon les explications reçues sur les lieux, les maisons cassées font partie d’un patrimoine familial, objet d’un litige entre deux frères. L’un semble soutenir que les parcelles ont été acquises par les actuels habitants des maisons cassées, l’autre prétexte qu’il n’en est rien. L’Huissier a refusé de nous expliquer la situation, en arguant de le voir à son cabinet, pour toute question concernant cet évènement, et nous a demandé de quitter les lieux, au risque d’être pris à partie par les Forces de l’Ordre. Mais, des explications qu’il a fournis aux curieux, c’est qu’au mois de mai 2013, il avait envoyé des citations à tous ceux qui sont concernés. Des citations qui les prévenaient de la situation. Ils étaient donc informés que pour rester, ils devaient payer un montant précis. Mais, certains affirment n’avoir pas reçu la citation, parce qu’ils ne sont pas chez eux en journée. Comme réponse, l’Huissier a affirmé que les citations ont été déposées à la Mairie.

Il revenait donc aux concernés d’aller se renseigner à la Mairie. Ce qui pouvait éviter d’en arriver à la démolition des maisons. Du coup certains concernés ont dû payer. «Ce qui vient de se passer, je ne pourrai pas vous l’expliquer», lâche un des concernés, avant d’ajouter : «je viens de payer un million». Et quand il a brandi les papiers attestant cela à l’Huissier, ce dernier lui a fait savoir que c’est ce qu’il aurait dû faire au lieu d’intenter une action en justice. Et pour apeurer d’avantage cette population, l’Huissier explique que, même si les concernés envoient l’affaire devant la Justice, les démolitions seront déjà effectuées, avant même que l’affaire ne soit tranchée. Car, dit-il, c’est une autre décision de Justice qui va abroger celle que lui a en sa possession.

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