Abandon du nouveau siège de l’Assemblée Nationale : le ministre Sossouhounto essuie la colère des députés

La question du siège de l’Assemblée Nationale a été débattue hier à l’hémicycle, à travers une question orale avec débats sur ce qu’on peut qualifier aujourd’hui d’un éléphant blanc, à cause de la mauvaise gestion qui a caractérisé sa construction. Puisque ce dossier est sans suite depuis environ une année, et malheureusement le chantier est abandonné à son sort.

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Suite aux préoccupations des députés signataires des questions, le ministre Christian Sossouhounto, en charge de l’Environnement, de l’Habitat et de l’Urbanisme, était à la barre face aux députés. Bien que ce ne fût pas lui qui a géré ce dossier. Malgré les réponses données par le ministre Sossouhounto aux députés, ces derniers n’ont pas été du tout satisfaits. La séance a tourné alors à un lynchage verbal. Ils ont aussi dénoncé la complicité de certains responsables de l’Assemblée Nationale, en son temps. C’est le cas du député du PRD, Rapahel Akotègnon, qui s’en est pris vertement au président de l’Assemblée Nationale et a fait référence à sa récente déclaration sur le sujet le 25 avril dernier à l’hémicycle. Il sera appuyé dans ses propos par le député Saka Fikara qui n’en  a pas dit moins. Car selon les propos de ce dernier, lui également a dit au président Mathurin Nago de fait référence à sa déclaration du 25 avril 2013. Il a également dénoncé le fait que le bâtiment de l’Assemblée Nationale en chantier soit laissé dans cet état et attaqué par la ruine.

On donne trois mois au gouvernement

«Il faudra écouter des experts pour voir si ce bâtiment tient encore, et poursuivre les travaux», a déclaré l’honorable Saka Fikara qui, finalement, a dénoncé le fait que 14 milliards seraient déjà débloqués dans ce dossier, et même des prévisions ont été prévues dans l’actuel Budget de 2014. D’autres députés ont abondé aussi dans le même sens, en critiquant le gouvernement. «…Comment peut-on prendre la décision de transférer le site du nouveau siège de l’Assemblée Nationale, unilatéralement. Dans le Budget 2014, on a prévu 4,5 milliards de FCFA pour la construction, alors qu’aucune étude n’a été faite. Or, depuis plus d’un an, on attend la contre-expertise sans suite. N’est-ce pas là une manière d’encourager l’impunité. Mieux, cela fait dire que c’est la politique de deux poids deux mesures. C’est même de l’injustice, quand on sait que certains sont privés de leur liberté», déplore l’honorable Zéphérin Kindjanhoundé. «Dans tout ce qu’on dit, c’est le secteur privé qui souffre énormément. Beaucoup d’entreprises se sont  engagées et ne sont pas payées. Il faut en tenir compte. Et il faut que le gouvernement fasse son travail, car ces entreprises ont des dettes. On recommande que d’ici 3 mois, le gouvernement tranche cette affaire. Je voudrais proposer qu’aucun franc ne soit déboursé. Le gouvernement ne doit pas le faire», s’indigne le député Nazaire Sado. «C’est notre siège, et chaque jour que nous venons à Porto-Novo, nous voyons ce gouffre à l’entrée du pont. Dans mon pays, il y  a quelque chose qui cloche. Il faut que nous retrouvions les sous engloutis. C’est inconcevable, car c’est un scandale», déclare  Georges Bada. Quant au député du PRD, Edmond Zinsou, il ajoute : «il y a une semaine, c’est la centrale, où il y a 45 milliards, et aujourd’hui, c’est 14 milliards et plus pour le siège de l’Assemblée Nationale. A côté, de nombreux Béninois croupissent dans la misère, et ces milliards, des gens n’ont pas pitié de les gérer de cette façon. Nous avons beaucoup de jeunes diplômés sans emploi qui sont encore à la charge de leurs parents. Je crois qu’il y a complicité de l’Etat…»

Précisions du président Nago

Pour terminer, le Président de l’Assemblée a donné des précisions sur le sujet : «Je voudrais remercier le ministre. Il a été très synthétique. Je voudrais vous faire la synthèse et dégager les grands axes qui ont été abordés. En tant que Président de l’Assemblée Nationale, j’ai joué mon rôle et le Parlement n’est pas maitre d’ouvrage. Depuis 2002, on a remis la maîtrise au ministère de l’Urbanisme. Plusieurs législatures sont passées. Mieux, j’ai invité tous les cadres impliqués dans ce dossier à venir nous donner des explications. C’est ensemble que nous avons écouté les déclarations. Ce n’est pas bon de dire que nous sommes complices. Evitons d’être excessifs, pour que demain on puisse croire nos déclarations. C’est un chantier qui a été mal-conduit et j’ai fait des démarches contraires, et il a été décidé autrement par le ministre. Le Parlement n’est nullement complice dans cette affaire, il a été débarrassé de ce chantier depuis 2002…»

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