Déclaration de biens et de patrimoine : Boni Yayi met le feu aux fesses de ses ministres

Les ministres du gouvernement ont désormais, tel un pendule oscillant sur leurs têtes, une épée de Damoclès qui pourrait les faire tomber. Ou du moins, ceux d’entre eux qui n’ont jusque là pas encore fait leur déclaration de biens et de patrimoine. Ils sont, selon une mise en demeure faite par le Chef de l’Etat, tenus de procéder à cette déclaration de leurs biens et de leur patrimoine, au plus tard demain jeudi 19 décembre 2013, au risque de se voir éjecter du gouvernement.

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En réalité, l’exécution d’une telle déclaration est une obligation à valeur constitutionnelle, inscrite à l’alinéa 2 de l’article 52 de la Constitution du 11 décembre 1990.
D’après la Loi Fondamentale, le Président de la République et les membres du Gouvernement sont tenus, lors de leur entrée en fonction et à la fin de celle-ci, de faire sur l’honneur une déclaration écrite de tous leurs biens et patrimoine, adressée à la Chambre des Comptes de la Cour Suprême.
Mais le constat fait est que, très souvent, les membres du gouvernement ne respectent pas toujours cette obligation constitutionnelle, qu’ils ont tendance à banaliser.
Cette mise en demeure du Chef de l’Etat, est la preuve que certains ministres de son équipe nagent dans l’illégalité, car cinq mois après leur entrée au gouvernement, ils n’on pas encore satisfait à ce devoir. Et pourtant la Loi a été claire : «ils sont tenus, dès leur entrée en fonction et à la fin de celle-ci, de faire sur l’honneur une déclaration écrite de tous leurs biens et patrimoine».
On se demande également pourquoi c’est après cette période de cinq mois, que le Chef de l’Etat juge utile de mettre un accent particulier sur cet aspect de la lutte contre la corruption. La perte du second compact du Millénium Challenge Account (Mca), dû surtout à l’inefficacité de la lutte contre la corruption, telle que menée au Bénin, serait-elle la mouche qui a piqué le Chef de l’Etat ? Car il n’en est pas à son premier gouvernement, et ce n’est pas la première fois que des ministres banalisent ce devoir constitutionnel. Mais c’est la première fois que le Chef de l’Etat fait une telle injonction avec autant de vigueur.

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