« Le Bénin est en danger», dixit Célestine Zanou

Célestine Zanou s’est entretenue, dans la matinée de ce dimanche 1er décembre, à son domicile à Calavi, avec les jeunes du mouvement Bénin Espoir Plus (Bep). C’était à cœur ouvert, avec au menu la situation actuelle du Bénin, la Lépi et les ambitions politiques de la présidente du mouvement Dynamique du Changement pour un Bénin Débout. 

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«Célestine Zanou à cœur ouvert avec le mouvement Bénin Espoir Plus». Au Bénin, quand on dit «à cœur ouvert», cela rappelle le tristement entretien historique du Chef de l’Etat, le 1er août 2012. Mais rassurez-vous. Ce dimanche, c’était une discussion dans une atmosphère très détendue, entre une mère, Célestine Zanou, qui lorgne du haut de ses cinquante-trois bougies le fauteuil présidentiel, et ses enfants que sont les jeunes du mouvement Bénin Espoir Plus. En quête d’un candidat modèle pour 2016, ces jeunes, fatigués de la mauvaise gouvernance  et du népotisme,  avaient hâte d’en savoir plus sur la première Directrice de Cabinet d’un Président de la République au Bénin (Kérékou 1997-2001), son avis sur la situation actuelle du Bénin et ses ambitions pour le pays. Ils n’ont pas été déçus. Car, impressionnés par le parcours de l’initiatrice du Café des Leaders, et surtout par son franc parlé, une denrée de plus en plus rare dans l’arène politique béninoise.  «Je n’ai pas peur de mourir pour la vérité. Je me battrai pour la vérité, et je voudrais vous inviter à faire autant», a déclaré Celestine Zanou. Qui n’est pas allée du dos de la cuillère, pour affirmer à ses hôtes que le Bénin est un pays sans couvercle. Ce qui est grave.

Sur le chemin de 2016, il y a la Lépi

Pour Célestine Zanou, il y a 2016 : une date importante dans la vie de la démocratie béninoise. Ce sera une autre occasion de connaitre l’alternance au pouvoir. Mais, avant d’en arriver là, il y a un préalable. «Il faut que nous faisions l’état des lieux des obstacles à lever avant 2016. L’obstacle majeur demeure la Lépi», a-t-elle déclaré. Avant de rappeler : en 2008, «j’avais proposé qu’on ne vote pas la Loi sur le Mirena. Mais je n’ai pas été comprise.» «Dans les autres pays qui se respectent, a-t-elle poursuivi, le recensement se fait par des structures comme l’Insae. Mais ici, on a mis sur pied une structure politique». Cela fait aujourd’hui le malheur du Fichier Electoral. C’est pourquoi elle pense que, pour le moment, 2016 n’est pas l’objectif. «L’objectif, c’est la Lépi. Il faut qu’on se batte pour avoir une Lépi.»

Postulant qu’en matière de mauvaise gouvernance et de corruption, nous avons atteint un niveau qui dépasse les normes admissibles, la Géographe, Agro-économiste déduit que le Bénin est en danger. «Nous sommes dans une situation dangereuse», a-t-elle martelé. Quand vous voyez l’homme (le Président Boni Yayi, Ndlr) fonctionner, ça cache quelque chose. C’est un hold-up qui se prépare.» Mais, il y a encore une étincelle comme le disait l’autre. Et elle se montre rassurante : «Nous sommes dans une déchéance au Bénin, et nous travaillons à inverser la tendance. Mon projet, c’est le Bénin.»

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En phase avec les jeunes

Les jeunes du BEP, ont dressé à Célestine Zanou le profil du Président qu’ils veulent pour le Bénin en 2016. Ils veulent soutenir le ou la candidat(e) qui acceptera de mettre en œuvre une véritable politique nationale pour l’épanouissement de la jeunesse. Cette politique doit être élaborée avec la consultation des jeunes à la base. «Il faut un candidat qui acceptera de dire halte à la corruption, en œuvrant pour l’enseignement d’une morale anti-corruption aux enfants. Un candidat qui va baser sa communication politique sur l’originalité de son projet de société…» A affirmé en substance Prudence Aristide Cossi Sagbo, le président du mouvement Bénin Espoir plus. «Je me sens parfaitement en phase avec le profil que vous avez décrit», a répondu Célestine Zanou. La Consultante internationale en économie du développement, politiques agricoles, sécurité alimentaire et gestion des conflits, surnommée «L’Unificatrice» par les acteurs de la classe politique de la Côte-d’Ivoire, où elle était en 2003 pour conduire le Programme suisse d’Appui au Processus de Paix,  est d’ailleurs convaincue que  ce qu’il faut pour le Bénin, c’est un leader éclairé et non un expert «Je sais tout». Un leader éclairé ayant comme elle pour valeurs, la responsabilité, le respect (respect de soi, de son prochain, du bien public), l’humilité, la vérité et la solidarité. 

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