Mca : le Bénin en sursis, Samuel Batcho rassure

Pour le second compact du Millenium Challenge Account, le Bénin n’est pas éligible. C’est la décision prise par le Conseil d’Administration du Millenium Challenge Corporation, organe chargé de prononcer la ré-sélection des pays, au cours de sa session ordinaire (tri-mensuelle) du mardi 10 décembre 2013 à Washington, aux Etats-Unis.

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Dans un communiqué, le Conseil a annoncé que le Bénin et la Sierra Leone n’ont pas été re-sélectionnés. «Le Conseil a débattu du fait que ces deux pays (Bénin et Sierra Léone) n’ont pas satisfait au critère de Mcc en matière de lutte contre la corruption, qui est un obstacle majeur pour avoir la moyenne sur la fiche d’évaluation…» (Lire ci-dessous l’intégralité du communiqué traduit en français).

Lors d’une conférence de presse tenue hier,  le Coordonnateur de l’Unité de Coordination de la Formulation (Ucf) du 2ème  compact et du suivi des réformes de Mca-Bénin, Samuel Batcho, a déclaré que la décision du Ca du Mcc est fondée sur l’analyse du score-cadre du Bénin, c’est-à-dire le tableau des vingt indicateurs dont le contrôle de la corruption. Il explique que, même si un pays réunit quinze indicateurs sans le contrôle de la corruption, c’est considéré que le pays n’a pas la moyenne. Et c’est ce qui s’est passé pour le cas du Bénin. Le gouvernement a aussi fourni la preuve qu‘en matière de lutte contre la corruption, une centaine de dossiers de personnes impliquées dans des affaires de corruption, est devant la Justice. Le gouvernement a aussi fourni la preuve qu’il a mis en place l’Autorité Nationale de Lutte contre la Corruption. Il a aussi donné la preuve qu’il y a des réformes budgétaires en vue d’assurer une bonne gouvernance des ressources. Et le Conseil d’Administration de Mcc a eu le temps de vérifier ses informations. «C’est l’ensemble de ces information qui ont permis au Ca de Mcc d’éviter de mettre une croix sur le Bénin».

Pour lui, le vote de l’éligibilité ou non du Bénin, a été simplement différé. Et se fera à une date ultérieure.  Cependant, il est important que «nous travaillions à assainir certains milieux, pour améliorer l’indicateur-contrôle de corruption du tableau de score de Mcc».

L’intégralité du communiqué traduit en français

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Sélection de pays éligibles aux Compacts et aux Programmes à exigences par le Conseil d’administration de MCC

Washington, D.C. Au cours de l’une de ses réunions trimestrielles aujourd’hui, le Conseil d’administration du Millennium Challenge Corporation a sélectionné le Lesotho comme pays éligible pour élaborer une proposition dans le cadre d’un nouveau Compact. Le Conseil d’administration a également re-sélectionné cinq pays pour poursuivre l’élaboration de Compacts et deux pays pour continuer l’élaboration de Programmes à exigences.

Le Conseil d’administration a choisi le Lesotho parce qu’il a toujours fait preuve d’un engagement clair en faveur de la gouvernance démocratique et de politiques rigoureuses. Un nouveau Compact avec le Lesotho offre à MCC l’occasion d’avoir un impact significatif sur la réduction de la pauvreté et la création d’une croissance économique dans le pays.

Tout au long de l’élaboration et de la mise en œuvre de son premier Compact, le Lesotho a été un partenaire de poids pour MCC », a déclaré le PDG de MCC Daniel W. Johannes. « Nous espérons poursuivre ce partenariat fort et aider le peuple Basotho à créer un avenir plus prospère ».

Le Lesotho a achevé avec succès, en septembre 2013, un programme de cinq ans, d’un montant de 363 millions de dollars US. Ce programme a permis l’extension de l’approvisionnement en eau aussi bien à usage domestique qu’industriel, le renforcement de système de soins de santé du pays, la levée des obstacles à l’investissement pour le secteur privé local et étranger. Le Gouvernement du Lesotho a fait preuve d’un engagement fort à l’égard du Compact et aura déboursé $50 million de ses fonds propres pour achever la construction et financer des investissements supplémentaires.

MCC a également, par le biais du Compact, soutenu le vote d’une loi historique qui a autonomisé les femmes Basotho en mettant fin au statut de seconde classe dont jouissent les femmes Basotho et en accordant aux conjoints une égalité de droits.

En décembre de chaque année, le Conseil décide de la sélection ou non de nouveaux pays partenaires du Compact ou de programmes à exigences, et de la re-sélection ou non de pays précédemment sélectionnés, en train d’élaborer des propositions pouvant bénéficier d’investissements de MCC. Selon la loi, le Conseil doit prendre en considération trois facteurs lors de la sélection des pays avec lesquels MCC cherchera à signer un Compact: le degré de satisfaction ou de dépassement des critères d’éligibilité par un pays, l’opportunité de réduire la pauvreté et de générer une croissance économique dans le pays et la disponibilité du financement.

Les fiches d’évaluation annuelles de MCC, qui s’appuient sur des données de Tiers pour mesurer l’engagement d’un pays à la bonne gouvernance, à l’investissement dans le capital humain et à la promotion du libéralisme économique, représentent les mesures individuelles de performance politique les plus disponibles. Lors de la sélection ou de la re-sélection de pays partenaires, le Conseil d’administration prend également en compte des informations supplémentaires pour évaluer des questions ou évènements récents qui pourraient ne pas figurer dans les fiches d’évaluation.

Après un examen minutieux de la performance des pays précédemment sélectionnés, le Conseil d’administration a procédé à la re-sélection du Ghana, du Liberia, du Maroc, du Niger et de la Tanzanie comme pays éligibles pour poursuivre l’élaboration de leurs propositions respectives.

Le Conseil a exprimé sa vive préoccupation par rapport au fait que deux de ces pays, le Liberia et le Maroc, ont satisfait neuf critères seulement sur leurs dernières fiches d’évaluation. Le Conseil a indiqué qu’il espère que le Liberia et le Maroc satisferont à plus de la moitié des critères sur la fiche d’évaluation avant l’approbation d’un Compact avec l’un d’entre eux.

Deux autres pays, qui sont actuellement en train d’élaborer des propositions dans le cadre du Compact, le Bénin et la Sierra Léone, n’ont pas été re-sélectionnés. Le Conseil a débattu du fait que ces deux pays n’ont pas satisfait au critère de MCC en matière de lutte contre la corruption, qui est un obstacle majeur pour avoir la moyenne sur cette fiche d’évaluation, et ne les a pas présenté au vote pour la re-sélection. Après avoir passé en revue les informations supplémentaires sur les efforts du Bénin et de la Sierra Leone en matière de lutte contre la corruption, le Conseil a invité à poursuivre son engagement limité auprès des deux pays et a indiqué qu’il espère que ces derniers auront la moyenne dans l’indicateur de lutte contre la corruption avant qu’il ne ratifie un Compact avec eux.

« Nous sommes très préoccupés lorsqu’un pays n’a pas la moyenne dans l’indicateur sur la lutte contre la corruption », a déclaré Johannes. « Nous reconnaissons les efforts que les gouvernements du Bénin et de la Sierra Léone ont entrepris en vue de s’attaquer à la corruption, et je puis les assurer que MCC est décidé à les aider à les faire aboutir. J’espère que les efforts continus et accrus des deux pays seront pris en compte dans la performance future sur l’indicateur relatif à la lutte contre la corruption ».

Le Conseil s’est engagé à poursuivre les discussions sur le processus et les critères de sélection de l’agence.

Le Conseil a également procédé à la re-sélection du Guatemala et du Népal comme pays éligibles pour poursuivre l’élaboration de Programmes à exigences.

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