Refus d’extradition de Patrice Talon : les clarifications des avocats de Boni Yayi

Après le refus de la Cour d’Appel de Paris d’extrader Talon et Boko dans les affaires empoisonnement et coup d’Etat, les avocats du Président Boni Yayi sont montés au créneau hier. Ce fut à travers une conférence de presse tenue à Azalai Hôtel, à Cotonou. 

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Ce mercredi 04 décembre 2013, la Chambre d’instruction de la Cour d’Appel de Paris a rendu son verdict dans le dossier de demande d’extradition de Patrice Talon et Olivier Boko, dans les affaires de tentative d’empoisonnement et de coup d’Etat ayant visé le Président Boni Yayi. La Cour d’Appel a simplement refusé d’extrader celui qui est considéré comme le commanditaire présumé de ces deux affaires (Patrice Talon) et son compagnon Olivier Boko. Cette décision n’a pas laissé, bien évidemment, indifférents les avocats de Boni Yayi. Me Sadikou Alao, Me Rafiou Paraïso, Me Evelyne da Silva Ahouanto, Me Jean de Dieu S. Houssou  et Me Gilbert Atindéhou, tous membres du collège d’avocats qui défendent le Chef de l’Etat, étaient face à la Presse, hier jeudi 05 octobre. La conférence de presse s’est tenue à l’Hôtel Azalai à Cotonou. Au menu, l’analyse de l’arrêt de la Cour d’Appel de Paris, la responsabilité du Juge Angelo Houssou, la question des honoraires des avocats et leurs intérêts à défendre Boni Yayi dans ce dossier.

D’abord, La Chambre d’instruction de la Cour d’Appel de Paris estime que l’ordonnance de non-lieu du Juge Houssou annule les mandats d’arrêt émis contre Patrice Talon et Olivier Boko. Ensuite, l’arrêt de la Chambre d’Accusation de la Cour d’Appel de Cotonou, infirme partiellement l’ordonnance de non-lieu du Juge Houssou. Mais, il (l’arrêt de la Cour d’Appel de Cotonou) ne précise pas si les mandats d’arrêts annulés par l’ordonnance du juge Houssou, continuent de produire leur effet. Enfin, le pourvoi en cassation formulé par le Procureur Général près la Cour d’Appel de Cotonou et les avocats de Boni Yayi, ne suspend pas l’exécution de l’arrêt émis par la Chambre d’accusation de la même Cour. Le dossier du Bénin n’apporte pas de réponse satisfaisante quant à la question de la peine de mort et du travail forcé.

Analyse des reproches de Paris

L’homme de droit a montré les limites de chacun des arguments qui sous-tendent le refus de la Chambre d’Instruction de la Cour d’Appel de Paris. Selon ses commentaires, la Cour d’Appel de Cotonou a infirmé la décision du Juge Houssou sur les cas de Talon et Olivier Boko. Cela signifie  que les mandats d’arrêt ont toujours leur effet. Pour ce qui est du pourvoi,  Me Paraiso a affirmé que le pourvoi en  cassation est suspensif de l’arrêt de la Cour d’Appel de Cotonou. Confère l’article 581 du nouveau Code de Procédure Pénale. «Si la Chambre d’Instruction de la Cour d’Appel de Paris se méprend sur les conditions du pourvoi dans le Droit béninois, il y a lieu de se poser des questions sur la sincérité de sa décision. Encore que la Cour d’Appel de Paris pouvait méconnaître le droit positif béninois en la matière», a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que, concernant  la question de la peine de mort et des travaux forcés, dans le dossier versé par la partie béninoise, il a été prouvé que le Bénin a ratifié la Convention internationale sur la peine de mort et les travaux forcés.  Et, contrairement à ce que la Cour d’Appel de Paris à déclaré, «les juridictions béninoises sont totalement compétentes pour connaitre de cette affaire.»

Défendre le Chef de l’Etat : un devoir patriotique

Actualité oblige. La situation du Juge Angelo Houssou, l’auteur de la double ordonnance de non-lieu, qui s’est réfugié aux Etats-Unis, pour dit-il, échapper à la persécution, n’a pas été occulté par Me Sadikou Alao et ses confrères.

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«Qu’est-ce qu’un juge peut se reprocher au point de fuir à la veille d’une décision aussi importante ?» S’est-il interrogé. «Il est internationalement établi  le point de connivence entre le Juge Houssou et Patrice Talon, révèle l’avocat. Talon a payé des avocats aux USA, pour faire du lobbying auprès du Congrès américain pour le Juge Houssou.» Qui poursuit que le Juge Houssou ne dit pas qu’une plainte a été déposé contre lui. Hypothèse : «Peut-être qu’il sait que ceux qui ont porté plainte contre lui ont des éléments accablants.»

Les avocats de Boni Yayi n’ont pas de remord à le défendre dans ce dossier ? «Nous sommes fiers de défendre le Président», a répondu Me Sadikou Alao. «C’est plus qu’un devoir de le faire, surtout quand on porte atteinte à sa vie, poursuit-il.  Les juges ont dit que les faits sont avérés. Le débat se fait au niveau de savoir si nous avons atteint le niveau de tentative punissable. Le juge d’instruction et la Cour d’Appel ont dit que les faits sont avérés. C’est un devoir patriotique de défendre le Chef de l’Etat.» Pour ce qui est de la suite de la procédure, Me Alao a déclaré que le refus d’extrader Talon et Boko est une décision rendue par la Justice d’un pays souverain, mais le problème demeure. Et pour la suite : «Nous sommes devant la Cour Suprême. Elle doit se prononcer pour casser les arrêts de la Cour d’Appel de Cotonou. Si elle le fait, il y aura un véritable procès. Talon et Boko seront jugés par contumace. Le Bout du tunnel n’est pas pour maintenant», a martelé l’homme de Droit. Qui précisera, par ailleurs que, contrairement à ce qui se dit, «les honoraires des avocats sont payés par Boni Yayi, et non par l’Etat béninois». Car, ils – les avocats – se  sont constitués pour la personne de Boni Boni Yayi, et non pour le Chef de l’Etat.

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