Sida : CeRADIS interpelle les décideurs sur les barrières à la riposte nationale contre la pandémie

L’Ong CeRADIS, a saisi l’occasion de la célébration de la 26ème édition de la Journée mondiale de lutte contre le Sida (JMS), dimanche 1er décembre dernier à Porto-Novo, pour attirer l’attention des décideurs présents, sur certaines barrières à l’efficacité de la réponse nationale à l’épidémie du VIH au Bénin.

Cette action s’inscrit dans le cadre de ses actions de plaidoyer, pour l’amélioration des politiques et programmes de santé, notamment en matière de Vih/Sida, et est soutenue par le Bureau de la Coopération Suisse au Bénin. Ceradis Ong n’a pas dérogé à sa tradition, dimanche dernier sur l’esplanade extérieure de l’Assemblée Nationale à Porto-Novo, où ont eu lieu les manifestations officielles entrant dans le cadre de la célébration de la 26ème Journée mondiale de lutte contre le Sida (Jms). Pas une journée de fête, mais plutôt une journée de réflexion et de plaidoyer pour l’Ong. Elle qui œuvre pour une meilleure efficacité des politiques et programmes de lutte contre le sida, entre autres. C’est une journée qui réunit les décideurs et tous les acteurs impliqués dans cette lutte. Et, pour le Directeur Exécutif de Ceradis, Nourou Adjibadé, l’occasion était propice pour passer des messages. Des messages de plaidoyer. Les activités de Ceradis sont beaucoup plus «liées au plaidoyer, pour la défense des droits des personnes vulnérables, notamment des personnes vivant avec le Vih (prévention, accès aux soins et aux traitements), à la promotion et à la réalisation des droits des jeunes, des filles et des femmes, au renforcement des capacités organisationnelles et techniques des associations et groupements communautaires». Les messages de ce 1er décembre 2013, sur le stand, sur les pancartes et sur les tee-shirts de Ceradis, ont porté notamment sur trois points relatifs à l’effectivité de l’application de la loi sur le Sida au Bénin, la création du fonds d’assistance aux Oev et aux PvVih, et la mobilisation de ressources. Sur les pancartes brandies ce dimanche, au moment même où la ministre de la Santé devrait passer le message du Président Boni Yayi, Chef de l’Etat et Président du Comité National de Lutte contre le Sida (Sida) absent à la journée, on pouvait lire, entre autres messages : «Création du fonds spécial d’assistance aux Oev, où en sommes nous?», «Vulgarisation de la loi sur le Vih/Sida au Bénin, où en sommes nous?», «Avènement de financements innovants = meilleure qualité de prise en charge», «Partenaires techniques et financiers, aidez les décideurs politiques à mobiliser des ressources pour l’Etme», «Décideurs politiques, mettez à disposition les ressources nécessaires à l’Etme», etc. Des sujets sur lesquels, il valait la peine d’interpeller les décideurs en cette journée. «Il est question, en ce jour, d’engagement et d’action», justifie le représentant des PvVih dans son discours. Au Bénin, il va falloir encore plus d’engagement politique, traduit en actions concrètes, pour atteindre l’objectif «Zéro nouvelle infection, zéro discrimination, zéro décès lié au Sida», pris comme thème pour cette année. Car, même si sur le plan mondial, il est noté un progrès, d’après le rapport 2013 de la lutte contre le Vih publié par l’OnuSida, ce représentant des PvVih mentionne qu’au Bénin, c’est le statu quo en termes, notamment, de respect des recommandations de la 7ème session du Cnls. Une session à la suite de laquelle une lueur d’espoir, a-t-il rappelé, avait gagné les PvVih. Mais aujourd’hui, regrette-t-il, «cet espoir tarde à se concrétiser». Il en veut pour preuve : «les ruptures d’Arv et de réactifs, les textes qui ne sont pas respectés, les médicaments qui ne sont pas disponibles, le Bénin qui n’assure plus au quotidien les 20% des Arv comme convenu, etc.». C’est en cela que la démarche de Ceradis, en général, et celle de ce dimanche à Porto-Novo, en particulier, trouve son sens pour réveiller de leur sommeil, tous les acteurs impliqués dans la riposte contre le Vih/Sida au Bénin. Et pour qu’il y ait, à en croire Nourou Adjibadé, une réduction du nombre de personnes infectées, et que dans le rang de celles-là déjà malades, il y ait augmentation du nombre de personnes sous traitement, et une meilleure prise en charge de ces dernières.

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