Sodeco : Yayi persiste dans l’arbitraire et enfonce le Bénin

Le gouvernement n’entend plus renoncer à sa volonté arbitraire de suspendre la convention de création de la Sodeco. Il l’a d’ailleurs confirmé à travers le compte-rendu de son Conseil des ministres du mercredi 04 décembre dernier. Encore un pas de plus dans la violation des textes de Droit, comme le régime en place en raffole.

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Lors dudit Conseil des ministres, le gouvernement a donné des instructions au Comité interministériel chargé du suivi du coton, de faire assurer par le Directeur général de la Sonapra, Idrissou Bako, la coordination du fonctionnement normal des usines Sodeco, dans le cadre des opérations d’égrenage de coton, au titre de la campagne 2013-2014, en attendant l’aboutissement du processus en cours de mise en place des organes de gouvernance de ladite Société. Cette énième décision, violatrice de la convention de la création de la Sodéco, n’est ni plus ni moins qu’un pas de plus vers le mur en béton dans lequel Boni Yayi et son gouvernement foncent la tête baissée. L’acte est quand même suffisamment grave, et risque de faire payer à l’Etat le prix fort. On se rappelle que, jusqu’au 18 novembre 2013, la Sodeco était encore une société anonyme régie par les textes de l’Ohada. L’Etat ne peut donc pas, sous quelque prétexte que ce soit, retirer des actions du patrimoine d’une telle société, de la façon dont cela se passe. Mieux, la convention signée, et le dossier d’appel d’offres, stipulent clairement que tout différend né de tels contrats, devraient être tranchés par la Justice. Ce qui n’est pas le cas actuellement. Et pourtant, en octobre 2008, l’Etat avait procédé à la privatisation de l’outil industriel de la Sonapra, ce qui a donné naissance à la Sodeco, dans laquelle le Privé détenait la majorité des actions. L’Etat devrait donc se désengager, et laisser diriger la société par des privés. C’est ce qui a été fait avec l’arrivée de la Scp dans l’actionnariat. Mais, pourquoi alors l’Etat veut-il alors, aujourd’hui, par voie de fait, devenir l’actionnaire majoritaire, en prétextant du non-respect par cette société du portage de 17,5% des actions ? Or, la convention de cession et les autres documents afférents, précisent ce qu’il faut faire en cas de litige. Il faut aller au tribunal, et le gouvernement en est conscient. En procédant ainsi, sans porter l’affaire au tribunal, et en décidant de réquisitionner cette société, par décret, comme dans les régimes totalitaires où l’Etat nationalise à tout vent, le gouvernement de Boni Yayi enfonce le pays, en l’exposant à de lourdes conséquences. Patrice Talon, la principale victime de ces exactions, pourrait ester l’Etat en justice, et ce dernier pourrait bien être astreint à lui payer des dommages et intérêts de plusieurs milliards de francs Cfa. Mais à ce moment, Yayi aurait déjà quitté le pouvoir, et c’est le contribuable béninois qui paiera la note indubitablement salée de l’addition. Une addition conséquence d’une guerre fratricide dont on pouvait quand même s’épargner et s’occuper des vraies questions de développement de l’Etat.

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