Validation du recrutement à polémique au profit du MEF : les confédérations syndicales protestent vivement

C’est tout simplement à une levée de bouclier de la Fesyntra-Finances, soutenue par les confédérations et centrales syndicales et autres organisations de défense des Droits de l’Homme,  que nous avons assisté, hier à la Bourse du Travail de Cotonou.

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En effet, suite à la décision prise par le gouvernement, lors du Conseil des ministres du 04 décembre dernier, de mettre à la disposition du ministère de l’Economie et des Finances (Mef) «les agents déclarés admis, non concernés par la polémique» (parlant du concours de recrutement au profit du Mef), les syndicalistes n’entendent pas se laisser faire. Soutenus par certains acteurs politiques, notamment Saka Fikara et Célestine Zanou, qui, a un moment donné par le passé, se sont également prononcés par rapport à ce concours émaillé de fraudes et sujet à polémique, les confédérations et centrales syndicales ont fait une déclaration dont nous vous livrons ci-dessous l’intégralité.

Déclaration

Le communiqué du Conseil des Ministres du 04 décembre 2013 publié par beaucoup de quotidiens dont « LA NATION » du 09 décembre 2013 relance le débat sur le concours de recrutement organisé par le Gouvernement courant juillet – août 2012 au profit du Ministère des Finances et de l’Economie. En effet, après plusieurs mois de silence, le Gouvernement vient de valider purement et simplement les résultats dudit concours en précisant qu’il faut mettre à la disposition du Ministère des Finances et de l’Economie « les agents déclarés admis non concernés par la polémique ». Plus loin, le communiqué du Conseil des Ministres stipule que «en approuvant, cette communication, •le Conseil des Ministres a demandé audit Ministre de régler la situation dans un esprit de justice et d’équité afin de préserver la cohésion et l’unité nationales »

Face à la gravité d’une telle décision du gouvernement, la FéSYNTRA- Finances, les Confédérations et Centrales Syndicales et les autres organisations de la société civile et de défense des droits de l’homme, qui avaient en son temps, dénoncé la fraude qui a jalonné tout le concours, depuis sa conception, son organisation, jusqu’à la délibération, sont scandalisées. Pendant les dénonciations de la fraude avérée, le gouvernement n’a jamais pu exhiber la moindre preuve pour contredire les organisations qui demandaient l’annulation pure et simple du concours dont il fallait reprendre l’organisation en faisant composer les candidats régulièrement déjà inscrits puis poursuivre les auteurs de la fraude conformément à la loi.

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Qu’est-ce qui explique que le Président de la République, qui proclame pourtant faire de la lutte contre la corruption, son cheval de bataille, attende la veille de la célébration de la journée nationale de la lutte contre la corruption pour légaliser des actes de corruption aussi graves?

La validation des résultats de ce concours par le gouvernement constitue une énième provocation des forces sociales avec le risque évident de mettre en péril la cohésion et l’unité nationales, toutes choses qui vouent la jeunesse et le peuple au désespoir.

C’est pourquoi, nous, organisations signataires de la présente déclaration élevons une vive protestation contre l’acte que le gouvernement vient de .poser en validant les résultats d’un concours frauduleux où Madame le Ministre, plusieurs cadres du Ministère et des hommes politique> ont fait réussir en quantité leurs enfants.

Nous exigeons en conséquence:

– L’annulation pure et simple dudit concours;

-Que les candidats régulièrement inscrits composent à nouveau sans frais d’inscription;

-Que le concours s’organise dans la transparence selon la procédure normale avec l’implication des travailleurs;

– Que la lumière soit faite sur le déroulement du concours incriminé et que les auteurs de la fraude soient poursuivis conformément à la loi.

Les organisations signataires invitent les travailleurs, la jeunesse et le peuple à se lever comme un seul homme pour dire non aux gouvernances approximatives au sommet de l’Etat, aux dérives totalitaristes, à la promotion de la corruption et à l’impunité, aux violations répétées des libertés fondamentales et à un pouvoir autocratique.

Les organisations signataires, tout en prenant à témoins l’opinion nationale et internationale lance un appel vibrant aux forces sociales, politique, et au peuple épris de paix et de justice à se mobiliser massivement pour sauver par de diverses voies légales et légitimes les plus appropriées, notre démocratie chancelante et en agonie par le fait des gouvernants de notre pays, le Bénin.

Fait à Cotonou, le 10 décembre 2013

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