Avant de s’attaquer aux «petits», Boni Yayi doit d’abord «bondir» sur le délestage

La population béninoise manque cruellement d’énergie électrique. La situation semble s’aggraver depuis plus de 72 heures. Sur toute l’étendue de territoire national, nombreuses sont des localités qui passent des heures, voire la journée, sans électricité.  Pendant ce temps le chef de l’Etat s’intéresse plutôt à quand il va «bondir» sur une certaine classe de pourfendeurs de son régime. Et si Boni Yayi faisait pour une fois face aux vraies priorités de l’Etat?

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Le Bénin a hérité depuis 2006 d’un régime qui la plupart du temps donne l’impression d’abandonner les questions essentielles du développement pour s’attacher à des sujets qui ne relèvent pas surtout des priorités du peuple. On a connu tout récemment un fougueux tapage autour d’une révision de la Constitution, pendant que la Lépi est en agonie et les élections communales n’ont pas été organisées. Tout récemment, le 27 janvier dernier, en face des jeunes, le chef de l’Etat s’est intéressé à beaucoup de sujets sauf à celui qui est vraiment censé intéresser cette jeunesse. Aucune perspective de solutions pratiques, n’avait été proposée en ce qui concerne le problème du chômage. Mais le président de la République a préféré se lancer dans des invectives en menaçant même de «bondir» sur d’aucuns de ces personnalités qui ne se sentent plus en odeur de sainteté avec lui.

Les Béninois ne se sont jamais opposés à un président de la République qui sait bondir. Bien au contraire il les séduit. Surtout si ce président sait bondir sur les vraies difficultés qui minent la société. Le chômage des jeunes, la crise énergétique, la lutte contre la corruption, la construction des infrastructures routières appropriées, l’amélioration des conditions de vie des travailleurs, et la liste est loin d’être exhaustive. Voilà autant de questions sur lesquelles les béninois attendent que leur président bondisse, pour leur bonheur.

On ne comprend donc pas comment le chef de l’Etat peut vouloir bondir sur ses compatriotes, alors que ceux-ci manquent déjà cruellement d’énergie électrique pour faire tourner leurs industries et leur quotidien, puis dorment dans l’obscurité depuis des jours. Comment comprendre qu’on n’a pas encore de solution pour faire tourner la centrale électrique de Maria Gléta, qui devait apporter une solution pour ce délestage, en pleine crise énergétique, pendant que le chef de l’Etat pense publiquement à comment bondir sur ses contradicteurs ?  Si c’est cela la refondation prônée dès 2011, il faudrait avoir la franchise de reconnaître que le Bénin a encore de beaux jours devant lui pour ce qui est de sortir des sentiers du sous-développement. A moins qu’on ne choisisse de bondir plutôt, et dès maintenant, sur les vraies questions de développement du pays.

 

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