Après environ sept ans d’hégémonie sur la vie politique au Bénin, les Forces cauris pour un Bénin émergent(Fcbe) amorcent leur descente aux enfers. Depuis plusieurs semaines, c’est l’heure des règlements de compte, des soupçons et des accusations.
Le groupe, naguère uni se fissure, les factions et les dissidences se créent. La majorité présidentielle s’effrite et Yayi perd progressivement sa main mise sur la classe politique. Engueulades, déclarations incendiaires, accusations sans cesse, soupçons, querelles intestines…Ce n’est pas la quiétude ces derniers jours au sein de la majorité présidentielle. La discipline et l’harmonie quitte progressivement ce groupe qui s’apparente exactement à une jungle. Chacun use de sa force, son intelligence, son stratagème pour se défendre et sauver sa peau. En dehors de Candide Azannaï qui s’est très tôt affranchi du joug de cette famille politique, plusieurs autres députés lui ont emboîté les pas. Comme Azannaï, ils ont retrouvé leur liberté de parole et ne se cachent plus pour critiquer le gouvernement. A ceux- là s’ajoutent ceux qui se rebellent actuellement contre le gouvernement. Parmi eux, on peut citer les honorables Aholou Kèkè, Andé Okounlola… Au cours la dernière session parlementaire, l’honorable Hélène Aholou Kèkè a fait un procès en règle contre sa propre famille politique. « Dorénavant, je ferai les rapports comme ça par souci de transparence parce que quand on va m’interpeller, je sortirai le rapport. Je ne vais plus me taire. Je suis fatiguée de me voir traiter d’opposant. Dites la vérité. N’inventez plus. Ne vous retournez pas dans vos bureaux en tenant le téléphone pour inventer. Je ne suis pas la seule victime. Tous les collègues sont fatigués. Une mouvance dans laquelle les concertations sont rares. Une mouvance dans laquelle le bureau ne se réunit jamais. On vient à la plénière, on dit n’importe quoi et on ne dit pas la vérité. Dans ce rapport, quelqu’un avait exigé qu’on fasse état de la petite altercation qu’il y avait eue entre la présidente de la Commission des lois et les membres de la mouvance. C’était écrit dans le premier rapport. Ceux qui sont venus corriger le rapport ont dit d’enlever la partie et on l’a enlevée. Ceux qui critiquent, s’ils étaient là, ils auraient dit de ne pas laisser telle ou telle chose (…) C’est facile de critiquer un rapport ». André Okounlola aussi accusera les mouchards tapis dans les rangs de cette mouvance qui sont préposés au sabotage et au mensonge. C’est encore d’eux que parlent Rachidi Gbadamassi mais aussi bien d’autres députés. Cette volonté de s’affranchir de cette nébuleuse décrite par Aholou Kèkè comme la cour du roi Pétaud est forte au niveau de la majorité des députés. Au sein de cette majorité, on recherche partout les traces de Talon. Il est facile de se faire estampiller comme des « pro-talon ». Les rares députés qui ont fait un voyage sur Paris ces derniers temps-ci sont accusés d’intelligence avec cet homme d’affaires tombé en disgrâce auprès du pouvoir. La pourriture et la méfiance a atteint le paroxysme au sein du groupe. Au point où des députés de la majorité, se cachant sous le sceau de l’anonymat du vote secret ont voté contre le budget 2014. Depuis, Yayi convoque des réunions mais il n’arrive toujours pas à reprendre la main sur ce groupe qui se fractionne. On sent que c’est la fin de cette aventure. Beaucoup l’ayant compris prennent déjà des contacts et négocient pour faire partie d’autres chapelles politiques. A une heure de recomposition de la classe politique, sauver les Fcbe sera de la mer à boire.