Centrafrique : une «Présidente» pour sortir du chaos

Une femme pour sortir la Centrafrique du chaos. C’est l’option que le Conseil national de transition (Cnt), parlement provisoire en Centrafrique, a faite en élisant Catherine Samba-Panza à la présidence du pays ce lundi au cours d’un scrutin à deux tours. Un évènement inédit dans la triste histoire de ce pays qui n’est pas encore sorti de l’auberge après la sanglante arrivée au pouvoir de Michel Djotodia à la tête d’une rébellion qui a plongé la Centrafrique dans l’hécatombe.

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1ère sur 08 candidats au premier tour, Catherine Samba-Panza a recueilli 75 voix au second tour face à son challenger,  Désiré Kolingba, fils d’un ancien chef de l’Etat qui lui a recueilli 53 voix, d’après les résultats proclamés dans la salle. Aussitôt après l’annonce toute l’assistance a fermement exécuté l’hymne national du pays. Au sein des populations l’espoir se lisait sur tous les visages.

A 59 ans, Catherine Samba-Panza qui succède à Djotodia est présentée comme une femme forte, battante qui a une parfaite connaissance du jeu politique en Centrafrique. Elle n’est donc pas une intruse qui ne connait pas la maison. Depuis l’arrivée au pouvoir de la rébellion en 2013, la désormais présidente de la Centrafrique a été Maire de la capitale Bangui.

Les premiers mots de Catherine Samba-Panza

« Je lance un appel vibrant à mes enfants anti-balaka (miliciens chrétiens) qui m’écoutent. Manifestez votre adhésion à ma nomination en donnant un signal fort de dépôt des armes. (…) A mes enfants ex-Séléka (combattants musulmans) qui m’écoutent aussi, déposez vos armes (…) A compter de ce jour, je suis la présidente de tous les Centrafricains sans exclusive ». Ce sont là, les premiers mots de Catherine Samba-Panza en tant que chef d’Etat.  La première de ses priorités,  a-t-elle indiquée, est «de faire cesser la souffrance des populations, restaurer la sécurité et l’autorité de l’Etat sur tout le territoire ».

Pour y arriver, elle  peut compter sur la communauté internationale  qui lui a d’ores et déjà, témoigné son soutien. Ban Ki-moon le secrétaire général de l’Onu  a félicité Mme Samba-Panza et a souhaité que cette élection «soit une opportunité de relancer le processus de transition ».

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Après son élection, elle a reçu les félicitations du président français François Hollande, qui joue un rôle déterminant dans la mobilisation de la communauté internationale sur la crise en Centrafrique. «La France se tient à ses côtés dans cette tâche difficile » a assuré Hollande. Et pour son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius qui renchérit, « Mme Samba-Panza est une femme tout à fait remarquable ». De nombreux autres soutiens dont 500 millions de dollars pour la Centrafrique en 2014, ont été également annoncés par l’UE et l’Onu.

Les grands défis de Catherine Samba-Panza

Le premier défi – elle l’a reconnu- c’est la restauration de la paix en Centrafrique, un exploit de taille car le conflit centrafricain s’est transformé en un conflit interreligieux depuis que Djotodia et sa racaille se sont emparés du pouvoir à la faveur d’un coup de force qui a chassé François Bozizé du pouvoir. A cet effet, un autre défi qui se glisse dans le premier est le désarmement et la prise en charge des centaines d’enfants soldats enrôlés par les chefs de guerre. La sécurité acquise, Catherine Samba-Panza doit s’évertuer à un retour de la démocratie à travers l’organisation d’une élection présidentielle qui consacrera l’élection définitive d’un nouveau chef d’Etat. De même elle doit gérer une situation humanitaire catastrophique en mobilisant les ressources pour un renforcement du système sanitaire du pays afin d’éviter les épidémies qui surgissent après la guerre et aussi pour la sécurité alimentaire des populations. Par delà, elle doit remettre une administration totalement paralysée en état de marche.

Et pour tout ça, Catherine Samba-Panza a peu de temps. Selon le calendrier de la transition, des élections générales doivent être organisées au plus tard au premier semestre 2015. Et si cela n’en tenait qu’à François Hollande, les élections se tiendront en 2014.

D’une superficie de 600.000 km2, la Centrafrique demeure très pauvre malgré son potentiel minier et agricole. Elle ne peut que compter sur les aides de la communauté internationale pour relever tout ces grands défis.

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