A en croire les déclarations faites hier par le président de la République, les syndicalistes ont désormais le droit d’organiser des marches sur toute l’étendue du territoire national. Même si le ton employé était plutôt narquois, il l’a tout de même affirmé à la face du monde.
« S’ils veulent marcher désormais, je les laisserai marcher. Comme ça ils pourront marcher jusqu’à Porto-Novo, même jusqu’à Malanville s’ils veulent. Désormais je demanderai aux policiers de les laisser marcher. S’ils veulent je leur fournirai même des Rangers et les policiers pourront les encadrer. Ils pourront aussi marcher jusqu’à Bohicon, peut être que leur marche pourra même aider à redresser la voie Akassato-Bohicon ». Voilà un tout petit extrait de la déclaration faite hier par le chef de l’Etat sur un ton narquois, en face d’une frange de la jeunesse venue lui adresser des vœux pour la nouvelle année, au Palais de la Marina.
Bénin : Yayi menace les syndicalistes et dénie la démocratie béninoise
Très tôt cette séance d’échange de vœux s’est transformée en une séance de plaintes du chef de l’Etat. Le président n’a pu résister à l’envie de diaboliser à sa manière cette classe de pourfendeurs de son régime ; des magistrats aux syndicalistes, en passant par la presse et certains opérateurs économiques. Allant même jusqu’à traiter certains magistrats d’indélicats. Accusant tout ce beau monde d’être manipulé par le pouvoir de l’argent pour déstabiliser la République. Evidemment, ce n’était simplement que du Yayi à l’état pur. Cette posture qui consiste à verser de l’essence dans le feu, dans l’intension de l’éteindre. A partir des déclarations faites hier par le président Boni Yayi, au cours de la rencontre avec les jeunes, on peut croire que celui-ci n’est pas moins ébranlé par cette fronde socio-politique en gestation dans le pays. Yayi n’a fait que confirmer à travers ses déclarations d’hier, combien le soulèvement des syndicalistes dans presque tous les secteurs de la société, depuis le 7 janvier dernier, constitue pour lui un cauchemar, une source d’insomnie.
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