Grève générale au Bénin : le mot d’ordre des syndicats largement suivi hier

Le mouvement de paralysie générale de l’administration publique décrété pour 72 heures à compter de ce mardi 21 janvier 2014 par les Centrales et confédérations syndicales du Bénin en riposte à la sanglante répression de la manifestation du 27 décembre dernier a été largement suivi.

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Les travailleurs béninois sont décidés et même les menaces de défalcations brandies par le pouvoir ne semblent plus les intimider. En effet, hier mardi 21 janvier 2014, pour la troisième semaine consécutive d’observance de la motion de grève lancée par les Centrales et confédérations syndicales et la Fésyntra-Finances, les travailleurs se sont une fois encore abstenus d’aller au service. Ils ont largement suivi le mot d’ordre de grève et ainsi paralysant l’administration publique dans diverses localités et départements du pays.

Ouémé-Plateau rallié

Si depuis le début de son lancement, il y a trois semaines, la motion de grève était très peu suivie dans les départements de l’Ouémé-Plateau, hier, ce fut carrément le contraire. La plupart des écoles et collèges d’enseignement général de la ville de Porto-Novo, était quasiment déserte dans la matinée d’hier. Les enseignants dans leur majorité étaient absents. Mieux, par endroit, notamment au Ceg Agbokou, les élèves ont refusé de composer dans le cadre de la 2è série des devoirs surveillés programmés et se sont ralliés aux enseignants en grève.

Hier, ce ne fut pas seulement l’école qui était paralysée par les mouvements de débrayage déclenchés par les centrales et confédérations syndicales et la Fésyntra-Finances. L’administration judiciaire, comme c’est le cas depuis le début de la grève, n’est pas restée en marge. Les Cours et Tribunaux étaient fermés. Les recettes et perceptions bloquées. Il en est de même pour les hôpitaux et centres de santé.

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L’Intérieur du pays acquis à la cause

Contrairement aux semaines précédentes, la grève de 72 heures déclenchée par les centrales en réponse à la violente répression de la marche pacifique du 27 décembre dernier contre la privation des libertés démocratiques, la corruption et les concours frauduleux a été largement suivie. Selon le Secrétaire- adjoint de la Cstb, Kassa Mampo, à Parakou, Kandi, Ségbana, Malanville, Karimama, le mouvement a été largement suivi. Dans l’Atacora, «les choses se passent bien aussi, souligne le Sga». Djougou, Tanguiéta, Ouaké, Natitingou étaient aussi dans la danse. A Cotonou, outre quelques établissements d’enseignement général comme les Ceg Vèdoko, Houéyiho, Dantokpa et autres où les élèves ont normalement composé les devoirs, l’administration était paralysée. «De façon générale, le mouvement a été largement observé malgré les intimidations», a-t-il conclu.

Le gouvernement, seul responsable

L’observance par les travailleurs de la motion de grève lancée par les Centrales et Confédérations syndicales depuis le 7 janvier a d’énormes conséquences économiques, sociales dont les plus graves sont sanitaires. En effet, dans de nombreux hôpitaux, les patients sont délaissés et leurs vies en danger. Mais pour le Secrétaire général de la Cgtb, Pascal Todjinou, seuls le Chef de l’Etat et son gouvernement seront responsables devant l’histoire des déconvenues qui découleront de leur «entêtement».  Il invite les travailleurs à continuer la lutte car, explique-t-il, «la seule chose qui nous reste, c’est la démocratie, c’est la liberté et si jamais quelqu’un nous arrache cela, c’en est fini pour nous».

Le mouvement de débrayage général dans l’administration publique se poursuit ce jour.

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