Justin Gbènamèto: « Je suis séquestré depuis plus de deux semaines chez moi »

Interrogé hier à propos de sa supposée fuite et sa recherche du côté du domicile de l’ancien ministre Richard Sènou, l’ancien procureur de la République Justin Gbènamèto nie tout en bloc.

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Joint au téléphone, en direct, dans l’émission « Radio actualité », sur la Radio Océan Fm, par notre confrère Ricardo Loïc Kpékou, l’homme a fait part des violations de liberté dont il est victime depuis quelques semaines. Nous vous proposons ci-dessous l’intégralité de sa déclaration.

Monsieur Justin Gbènamèto, il paraît que vous étiez en fuite hier

En fuite pour aller où ?

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Je vous pause la question parce que la police nationale vous a recherché hier dans les encablures du domicile de Richard Sènou. Est-ce que vous confirmez ? Est-ce que vous étiez à votre domicile hier ?

Non seulement, j’étais à mon domicile, mais j’y suis actuellement. Pourquoi la police me cherche alors qu’il n’est plus un secret pour personne que je suis pris en otage, je suis séquestré depuis plus de deux semaines chez moi où je n’ai plus la liberté de mouvement ? Actuellement je ne peux pas bouger de chez moi sans la police. Comment se fait-il que la police qui encercle ma maison, qui m’entoure partout où je passe, qui me fouille dès la sortie, dit encore me chercher ? Seule la police peut savoir ce qu’elle cherche. En tout cas, ce n’est pas moi qu’elle cherche.

Donc vous êtes en résidence surveillée. Est-ce qu’on vous a dit ce qu’ on vous reproche ?

Ni personne, ni aucune juridiction ne m’a notifié ce qu’on me reproche. Mais pourquoi la police est là chez moi ? Seules les autorités de la police peuvent nous dire ce qu’elles cherchent.

Avez-vous pris des dispositions juridiques nécessaires pour comprendre ce pour quoi on vous garde en résidence surveillée ?

Pour le moment, je n’ai formulé aucun recours, mais j’y pense. J’ai néanmoins informé le ministre de la justice, de la situation, depuis le lundi 30 décembre dernier. Lui-même s’est étonné. Donc le ministre qui est mon autorité de tutelle est informé, j’attends de voir la suite. Pour ce qui concerne les autres violations des droits de l’homme, je n’ai encore formulé aucun recours.

Quelles sont les dispositions prises par vos collègues magistrat pour vous soutenir ?

Puisque je suis en otage pour le moment, je ne sais vraiment pas ce que les autres font dehors.

Est-ce que vous avez un message à adresser au peuple béninois et à ses dirigeants aujourd’hui ?

Nous sommes dans un Etat de droit, dans un Etat démocratique. En principe, dans un Etat démocratique, tout citoyen jouit de la liberté d’aller et de venir. Je ne suis pas un politicien, pour qu’on dise que je veux mener des activités politiques ; je ne suis pas un trafiquant de drogue ; je ne suis pas un criminel. Je ne sais donc pas pourquoi aujourd’hui je suis privé de tous mes droits de citoyen et des libertés fondamentales dont je dois jouir, notamment la liberté d’aller et de venir. Toute la maison est encerclée, les enfants sont traumatisés et la persécution devient vraiment inquiétante, aussi bien pour moi que pour ma famille. Là, ça dépasse les normes et on ne dirait plus que nous sommes dans un Etat démocratique.

Source : Océan Fm

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