Lettre à Boni Yayi : appel au respect de la Vie des Femmes et des Hommes de notre très chère Patrie

Excellence M. Le Président de la République, vous aviez eu l’immense privilège d’être convié aux obsèques d’un Grand et Digne fils d’Afrique. A cette occasion, nous, Enfants d’Afrique et du Monde, avons apprécié à sa juste valeur, le discours de son Excellence M. Le Président Obama des Etats-Unis d’Amérique, eu égard aux difficultés que traverse notre cher pays, le Bénin.

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En tant qu’acteur du développement, c’est avec beaucoup de gravité que je m’adresse à vous, M. le Président de la République.

Excellence  M. le Président de la République,

C’est avec un cœur très peiné et une conscience d’Homme indignée, et gravement interpellée, que je m’adresse à vous, qui avez pour mission d’assurer la sécurité de tous les citoyens Béninois ou non, dans le respect absolu de la vie de chacun et de tous.

En effet, suite aux différentes crises sociopolitiques qui se sont succédé, des compatriotes franco-béninois ou non, sont l’objet de violences et de mépris, contrairement à notre Constitution qui garantit la liberté et le respect de la dignité de chacun, quelle que soit sa religion, sa race ou  sa sensibilité politique.

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Je n’ai plus la force de me taire, après avoir moi-même invité les uns et les autres à la patience. M. Le Président de la République, vous ne pouvez laisser le Bénin entrer dans le cercle infernal d’une guerre qui opposera ses fils entre eux. La Justice Béninoise a dit le Droit, à travers des décisions qui devraient honorer notre pays. Pourquoi des citoyens sont-ils maintenus en prison ? Pourquoi ceux qui sont en liberté  sont-ils menacés de poursuites, par des «je vais les détruire,  je vais les éliminer» ?

En tant que Premier Magistrat du Bénin,  ne trouvez-vous pas grave, inhumain, intolérable et indigne de nos valeurs traditionnelles, de laisser perdurer cette situation ? C’est la raison pour laquelle je m’autorise à vous envoyer  cette lettre ouverte.

Je vous prie et je vous supplie, très humblement mais avec insistance, de bien vouloir prendre les dispositions idoines qui s’imposent, afin que des violences de la part de certains membres des Forces de l’Ordre, à l’encontre de citoyens aux mains nues, cessent immédiatement et définitivement sur la terre de nos aïeux. Je souhaite vivement que des actions concrètes de soutien soient entreprises, officiellement, envers les parents et les familles de nos illustres disparus, qui portent des deuils de la façon la plus dramatique. Des vendeurs d’essence tués au Sud, alors que des citoyens du Nord vendent sans être inquiétés par «vos hommes aux ordres», qui n’aiment pas notre pays considéré comme un havre de paix malgré la misère d’une grande partie de la population.  

Tout récemment, c’est M. Martin Assogba (Président de l’ONG – ALCER, grand défenseur des Droits de l’Homme et des valeurs de la République)  qui a été victime de l’insécurité, et qui sait, d’un règlement de compte de la part de vils et lâches individus sans respect pour la vie des autres ! Les Forces de l’Ordre, tous corps confondus, les Services spéciaux de renseignements, doivent veiller à la sécurité des fils du Bénin et de tous ceux qui foulent la Terre de nos aïeux. Nous savons aussi que certaines d’entre elles sont respectueuses des lois de la République, et conscientes de leurs rôles de protection, de sécurité du Peuple, ainsi que des acquis de notre jeune Démocratie.

Excellence Monsieur le Président,

Un pays où règne la terreur, un pays où les citoyens sont victimes de menaces de tous genres, où les actes criminels sont de plus en plus banalisés, un pays où l’on empêche l’application des décisions de Justice, se met de facto hors du Droit international…

Un tel pays n’est pas digne d’honorer la mémoire de l’illustre disparu, le Président Mandela qui, sans vengeance, a prôné le pardon et la non-violence… La banalisation du crime dans un pays, est une déviation éthico-morale très grave et inadmissible, qui expose à des sanctions juridiques.  Des personnes sont détenues illégalement en prison, malgré des décisions de Justice qui ordonnent leur  libération, particulièrement :

– M. Moudjaîdou Soumanou (ancien ministre de votre Gouvernement)

– Mme Zoubérath Kora (votre nièce et Gouvernante)

– M. Zomahoun Pamphile (Officier, grand serviteur de la République du Bénin)

– M. Johannès Dagnon, mon ami et frère (Expert-comptable  Franco-Béninois, grâce à qui, avec des Partenaires Techniques et Financiers, nous avions pu apporter depuis 2001 un soutien et un accompagnement à la bonne mise en œuvre de l’Initiative Béninoise d’Accès Aux Antirétroviraux  et du partenariat hospitalier entre les Hôpitaux du Nord et du Sud, sur toute l’étendue du territoire de la République du Bénin, dans la transparence la plus totale !)

Jeter ainsi aux oubliettes ses amis et collaborateurs d’hier, ne participera pas au développement de notre pays le Bénin. C’est pourquoi, à l’instar de nombreux compatriotes, je viens vous demander :

1- d’abandonner le projet de révision de la Constitution du Bénin, qui n’a pas l’accord des Béninois, et des pays amis, qui aiment notre Démocratie !

2- De libérer toutes les personnes impliquées dans ces affaires de tentatives d’empoisonnement et de coup d’État, qui devraient avoir recouvré la liberté depuis longtemps.  

3- De promouvoir les cadres intègres et les opérateurs économiques du Nord, du Sud, de l’Est et de l’Ouest, comme du Centre, afin de préserver les chances de développement du Bénin, dans la Paix et l’harmonie, sans division.

4- De travailler avec des Hommes qui peuvent vous aider à bien terminer votre second et dernier mandat à la tête de notre pays la République du Bénin.

Excellence Monsieur le Président de la République,

Tout a-t-il été mis en œuvre par votre Autorité, pour que les Forces de l’Ordre ne fassent plus couler de sang  sur notre terre du Bénin, de Béhanzin et de Bio Guerra ? Le sang de nos frères et sœurs, dont celui de ces innocents qui meurent dans l’anonymat, doit cesser de couler.   

Je ne peux plus me taire alors que le monde entier a les yeux rivés sur  ma terre natale, et ne comprend pas la direction qu’elle prend. Ma conscience de fils de ce pays, et d’acteur du développement, m’oblige à m’adresser à vous, en votre qualité de premier responsable de l’État et de la Nation Béninoise.

Puissiez-vous accomplir votre noble et délicate mission de protection de la vie de chaque citoyen, et de toute personne humaine.  Les Droits de l’Homme ne dépendent ni des individus, ni des parents, et ne représentent même pas une concession de la société et de l’État ; ils appartiennent à la Nature humaine, et sont inhérents à la personne.

Excellence M. le Président de la République,

Dans l’impossibilité de vous joindre personnellement et directement, j’ai choisi ce moyen pour m’adresser à vous, en toute humilité et dans le respect dû à votre fonction.  Le Bénin attend de vous et de vos collaborateurs, un changement profond dans les choix sociopolitiques, en faveur de la protection des personnes et de leurs droits inaliénables, dont le Droit au respect de la dignité humaine et le Droit à la vie.

Chacun a pu remarquer votre émotion lors du décès et des obsèques du Président Madiba Nelson Mandela, Homme libre, rare, qui a écrit l’Histoire en guidant son cours pour le faire basculer ; autour d’un but premier : abolir l’ignominieux régime de l’Apartheid, ce racisme d’État féroce, militarisé, qui destinait les Noirs, pour l’éternité, à être les inférieurs des Blancs, et à les réduire en esclavage. Cette émotion montre que vous pouvez travailler à terminer votre mission à bonne date, en 2016, pour être en phase avec vos prédécesseurs, et dans le respect des acquis de la Conférence des Forces Vives de la Nation de février 1990.

Comme le héros Mandela, les Présidents du monde et surtout les Présidents africains devront prôner le pardon et la réunion de l’ensemble de leurs communautés, parce que se réconcilier avec soi-même et les autres, peut sauver l’unité nationale.

Le Président Mandela a eu une vie au service des Droits de l’Homme, en servant avec un acharnement, une obstination et une sérénité qui devraient forcer le respect de ceux qui, vivant en démocratie, les considèrent comme une idéologie débilitante qui a fait de lui le Grand Homme qu’il représente pour notre humanité !

Le Président Mandela a prôné le pardon et l’union de toutes les communautés de l’Afrique du Sud, sans armer la vengeance !

Geste héroïque, insupportable pour certains, dont l’enjeu était autant métaphysique que politique : se réconcilier avec soi-même et les autres, sauver, par là, la paix et l’unité nationale des Sud-Africains.

Dans l’espoir que mon cri parviendra jusqu’à vous, et que mon initiative sera accueillie  comme une démarche qui n’a rien à voir avec les tendances politiques de l’heure, je vous prie de recevoir, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma Haute Considération.

Monsieur Denis da Conceiçao Courpotin
Expert en Santé Publique
E-mail : da-conceicao.cdenis@orange.fr
Paris,  le 14 décembre  2013

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