Des années dans les coulisses du marché international du Bénin, et le journaliste béninois Belly Bonaventure Kpogodo publie aux éditions Plumes Soleil, “ Dantopka aux mille visages “. Un essai qui diffuse une image vue de face comme de fond sur le plus grand marché de l’Afrique de l’Ouest.
Belly Bonaventure Kpogodo promène sa plume dans le marché Dantokpa de Cotonou. Et le sort avec “ Dantopka aux mille visages “. Un essai de 174 pages paru en 2013 aux Editions Plumes Soleil. Dans ce premier livre qui porte sa signature, Belly Kpogodo rapporte le quotidien dans ce grand centre commercial de la sous-région ouest-africaine qu’abrite le Bénin. De l’histoire du nom « Dantokpa » aux activités jugées banales mais qui enrichissent énormément dans ce marché en passant par les vices qui y sont érigés en règle, l’auteur amène le lecteur à la découverte de ce quotidien issu de faits ordinaires comme insoupçonnés. Même ordinaires, l’écrivain avec son instinct de journaliste-reporter creuse pour y apporter du nouveau à ce qui est déjà connu du commun des mortels. Surtout, montre qu’au-delà du grand nom, -plus grand marché de la sous-région – Dantokpa est un marché à problèmes. «Dantokpa, est un réservoir à problèmes, de problèmes compliqués, lourds et profonds, un trou à rats !» s’exclame l’écrivain. « […] le grand marché international Dantokpa est non seulement un lieu où se rencontrent marchands et clients, mais aussi un centre où convergent en permanence les contrastes et antagonistes de tous genres, et où se côtoient misère et prospérité, vice et éthique, espoirs et désarrois, truands et probes, acteurs de la mouvance politique et opposants, […] » écrit l’ex-premier ministre du président Boni Yayi, Pascal Irenée Koupaki dans la préface du livre. Belly Bonaventure Kpogodo relate tout ceci à travers 24 reportages dans un style aussi aéré que s’il publiait dans les colonnes de «Tokpa Actu » qu’il a créé et dirige depuis 2009. Un hebdomadaire dont le champ d’intérêt est ce marché. Lieu que Belly Kpogodo de ce fait, a pris le temps non seulement de traverser mais surtout de se faire témoin de ses réalités. Un avantage pour lui, qui justifie cette différence entre tout autre reportage basé sur une scène d’un instant “t’’. Les années passées dans ce centre de tout, a permis à l’auteur de faire des enquêtes sur chacun des sujets abordés dans ce livre même si sur quelques sujets le lecteur pourrait se sentir laissé sur sa soif par rapport au désir qu’aurait suscité en lui la lecture d’un titre. Quelques-uns des titres sont plus incitatifs qu’informatifs et ce n’est pas par manque de professionnalisme et de cran. Le préfacier le témoigne d’ailleurs : « “Dantopka aux mille visages“ est l’aboutissement d’une série d’enquêtes qui ne manquent pas d’audace, … » Mais visiblement, l’auteur ne pouvait pas aller plus loin sur certains sujets. La menace de perdre sa vie qu’il a déjà risquée ; du moins d’après le récit dans son livre. Entre autres, le cas du banditisme et de la consommation de drogues et autres stupéfiants. Un milieu où le journaliste même au summum de la passion de son métier ne pourrait trop creuser au Bénin et surtout dans ce marché où la maîtrise des animateurs de ce secteur échappe même à la Police nationale. L’auteur de “ Dantopka aux mille visages “ le déplore dans la chute de son reportage sur ce sujet. Aussi, interpelle-t-il, comme dans l’ensemble de ses articles, les autorités à divers niveaux à propos de ces cas de réalités qui, regrette Pascal Irenée Koupaki, conduisent le marché irrésistiblement vers un état de dégradation insoupçonnable. “ Dantopka aux mille visages “, ce n’est pas que Dantokpa mais aussi Missèbo. Le marché de friperie à proximité de Dantokpa qui se tient comme Madagascar à côté de l’Afrique. Lequel marché aujourd’hui n’y est plus pour des questions d’urbanisation de la ville capitale économique du Bénin. D’autres sites sont trouvés pour l’accueillir. Missèbo n’est pas seul à profiter de la publication de ce livre sur Dantokpa. Des entreprises et sociétés y ont à se partager cinq pages publicitaires. Certainement celles-là qui ont contribué financièrement où d’une autre manière à la publication de l’œuvre. N’est ce pas une règle en matière d’édition d’essai pour remercier les partenaires et sponsors ?
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