Première journée de grève générale au Bénin : l’école en berne, l’administration paralysée

Le mouvement de débrayage de 48 heures lancé par les centrales syndicales béninois a été largement suivi dans le secteur de l’enseignement ce mardi, première journée de la grève. Constat. Salles de classe vides, les élèves éparpillés dans les cours, s’adonnant à autres choses que les séances d’apprentissage pour lesquelles ils ont quitté leurs demeures.

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C’est le constat général fait dans quelques collèges de Calavi et de Cotonou en cette première journée de débrayage général lancé par l’ensemble des grandes organisations  syndicales au Bénin. A l’université d’Abomey-Calavi les cours ont été suspendus. Au département de géographie et aménagement du territoire où des étudiants  avaient été convoqués pour une évaluation de fin de semestre, c’est le même constat. La composition n’a pas eu lieu. «On n’a pas pu composer car les gens sont venus nous annoncer qu’il y a grève » a confié un étudiant en première année de géographie surpris sur le point de rentrer chez lui. A l’école nationale d’économie appliquée et de management, Enéam, le constat est déconcertant. Il n’y a pas eu cours et les étudiants inoccupés se content fleurette à la devanture  de l’établissement. De l’université au collège comme  au primaire, rien n’a changé. Les  élèves et écoliers  retrouvés animent les salles de classes avec d’intenses séances de bavardage. Selon un enseignant rencontré à l’école primaire de Houèdo dans le commun d’Abomey-Calavi, «ils –les enseignants- savent qu’il ne s’agit pas de grève politique et sont attachés à leur revendications pour l’amélioration de leurs conditions de vie». Pour cet enseignant le mouvement est suivi et il revient aux autorités d’appeler tous les acteurs à la table de négociation pour le dégèle de la crise qui vient de commencer puisqu’il s’agit d’un mouvement d’avertissement.

Ceux qui sont à la tâche

Malgré la grande observation du mouvement de débrayage, certains enseignants sont à la tâche. Ceux là, ce sont les enseignants vacataires qui sont payés à l’heure. Au Ceg  Gbégamey où le grand nombre du personnel enseignant est de ce groupe, la grève n’a pas eu le même effet.  Selon les explications des enseignants rencontrés sur les lieux, s’ils sont là c’est parce qu’ils ne se sentent pas concernés par le mouvement. A Calavi dans les collèges du Ceg Le Plateau et du Ceg1 les enseignants présents dans les classes sont des vacataires. Ailleurs dans l’administration publique, le mouvement a été également suivi. Les responsables des centrales et confédération syndicales ont décidé de paralyser l’administration publique béninoise sur toute l’étendue du territoire nationale, à compter de ce mardi 7 janvier 2014 quelques jours après la sanglante répression de la marche du 27 décembre. Jusque-là rien n’est encore clair sur la durée que peut prendre cette crise qui s’annonce très grave.

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