Les jeunes, partis nombreux à la présidence pour lui souhaiter les vœux en sont sortis abasourdis et déçus. Le Chef de l’Etat, totalement hors de lui- même, s’est simplement servi de leur rencontre pour régler ses comptes avec les syndicalistes et les hommes qu’il accuse de recevoir prébende à Paris pour le chasser du pouvoir.
Boni Yayi a encore sorti un de ses numéros hier. Comme un certain 1er août 2012, le chef de l’Etat a joué à faire peur à ses concitoyens. Dans un monologue de près d’une heure devant des jeunes venus chercher protection, soutien et financement pour régler leurs problèmes de chômage auprès de lui, il reste indifférent à leurs problèmes. A la place d’une réponse à leur chapelet de doléances, ils ont reçu, à la place des syndicalistes, la dose de fiel présidentiel. Que de diatribes, d’injures, de menaces et de déclarations sans preuve. Ils ont vu un président vindicatif, hystérique et dépassé par les évènements au point de se demander lui-même « Où va le Bénin ? ». On le voit se déblatérer sur les responsables des centrales syndicales sur qui il va bondir. « Ils sont tous dans ma main, je les observe, le jour où je vais bondir », fulmine le chef de l’Etat qui fait usage à nouveau de son pouvoir de terreur. Mais tout au moins, il accule le coup de la grève et il autorise les marches même si c’est ironiquement qu’il le dit. « J’ai dit laisser les marcher, marchez ! Marchez!… S’ils ont besoin de rangers, on va le leur commander… Ils peuvent marcher jusqu’ à Malanville …ainsi ils vont redresser la voie Akassato-Bohicon», ironise Yayi qui dit ne plus avoir de solution face aux revendications des syndicalistes. Ce faisant, il hypothèque par ses seuls propos le dialogue souhaité de tous pour le retour au calme dans le pays et donne une chiquenaude à la grève actuelle. Il affiche son hostilité même face aux textes qui régissent la grève. « De quels acquis parlent les travailleurs », s’interroge-t-il pour leur signifier que cela n’a pas d’importance à ses yeux. A l’en croire, le Bénin n’a pas de référentiel démocratique. Tout peut être remis en cause surtout si cela l’embête lui. Ce n’est ni plus, ni moins qu’un déni des textes de la République et de la démocratie. Avec cette dernière déclaration, Yayi ouvre réellement la boîte de pandor et donne libre court à une crise sociale qui risque d’être plus longue.
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