(Il reçoit Dah Aligbonon et Emmanuel Zounon) Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer que l’ex-Médiateur de la République, Albert Tevoédjrè, coule douce sa retraite, il vient de s’impliquer personnellement dans la crise sociale qui secoue notre pays.
C’est dans ce cadre qu’il a reçu hier à huit-clos, Dah Aligbonon et le secrétaire général de l’Unstb, Emmanuel Zounon, que les gens disent qu’il est à la base de l’échec des négociations, le lundi dernier, entre centrales syndicales et gouvernement. Après leur tête-à- tête qui n’a pas duré très longtemps, il ressort que l’ex-Médiateur de la République entend éviter un gouffre pour le pays, c’est pour cela qu’il a parlé de «l’intelligence de l’humilité du sursaut patriotique».
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Quant à son hôte, Dah Aligbonon, il a été plus acerbe en déclarant que «le pays va très très mal et qu’il est à la réanimation et qu’il lui faut de l’oxygène…». Lire respectivement la déclaration de chacun d’eux au terme de la rencontre.
Albert Tevoedjre: «Nous avons parlé d’initiative de salut public»
Le hasard a voulu que mon frère Emmanuel Zounon soit là. Nous avons profité pour discuter d’une autre manière, de voir les choses. Dah Aligbonon a dit quelque chose tout à l’heure. Il a dit qu’il faut apprendre à avoir tord et moi j’ai parlé de «l’intelligence de l’humilité du sursaut patriotique». Nous avons parlé d’initiative de salut public. Alors, nous conseillons ça à tout le monde. Il se fait que par hasard, nous avons déjà parlé avec notre frère. Voilà le cadre de notre discussion. Voilà ce que je voulais vous dire, il n’y a rien d’autre.
Dah Aligbonon : «je pense que le pays est gravement malade»
« Vous savez que la guerre civile ne profite à personne. S’il y a coup de feu quelque part, vous n’êtes pas sur d’arriver là où vous allez. Donc nous avons le devoir de tout faire pour ramener la paix dans notre pays. C’est pour cette raison que le syndicaliste est là, vous savez le rôle des syndicalistes. Donc notre «Papa» veut aller plus loin pour ramener la paix. On ne peut pas tout de suite vous livrer ce que nous pensons faire avec le Médiateur. On va vous limiter d’abord, on ne veut pas encore allez plus loin puisque, nous sommes entrain d’étudier avec quelles stratégies nous pouvons amener la paix dans notre pays. Notre « papa » a dit que le pays est malade. Mais moi, je pense que le pays est gravement malade, il se trouve dans la salle de réanimation et il lui faut de l’oxygène. L’oxygène, c’est vous et nous. Il y aura une guérison spirituelle. Quelle que soit votre croyance, si vous vous levez et vous donnez deux paires de gifles à votre papa, et vous allez voir après votre vodoun, ça ne marchera pas. Donc on va éduquer le pays. Donc voilà de façon ramassée la pensée de notre «Papa». Toujours lui, il a le sentiment de ramener la paix et il faut qu’on l’accompagne. Sans me voir, il fait des articles sur moi pour dire telle personne fait ça ou ça. Si vous voyez sur les écrans de la télévision Boko Aram, est-ce que cela profite même au président de ce pays. La guerre ne respecte rien et c’est pour dire après qu’on va à la table de négociation après avoir fini de saccager et tuer des âmes innocentes. Je pense que ça n’arrivera jamais au Bénin. Notre «papa» a déjà dit, ce qu’on va faire tout de suite, ce n’est pas intéressant de vous dire ça maintenant. Si vous nous voyez avec le syndicaliste, je vous dis après tout c’est mon enfant et j’ai le droit de l’appeler. Nous sommes entrain de dire ensemble que très tôt, vous allez voir nos stratégies.»